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Après l’ignoble attentat contre Charlie Hebdo, l’union nationale est un piège

Après l’ignoble attentat contre Charlie Hebdo
L’union nationale est un piège
Unissons-nous pour la démocratie, la solidarité contre le racisme

L’attaque à l’arme lourde qui a fait 12 morts dans les locaux du journal Charlie Hebdo à Paris suscite dans tout le pays l’émotion, l’indignation, la colère et la révolte. Cette attaque terroriste est insupportable. L’exécution des salariés et des dessinateurs du journal est un crime qui nous vise toutes et tous, un crime contre la démocratie et la liberté d’expression. Notre solidarité est pleine et entière avec les victimes de cette folie meurtrière.

Ceux qui ont commis ces crimes veulent terroriser, provoquer délibérément l’horreur et la peur, créer une situation de tension extrême, précipiter l’affrontement et la radicalisation. Le danger est immense de voir le racisme et l’islamophobie déferler. D’ores et déjà les actes contre les musulmanNEs (attaque contre des mosquées, agressions…) se multiplient. Il est décisif d’y opposer une condamnation et une résistance sans concession. Plus que jamais nous devons combattre toutes stigmatisations, toutes discriminations. Il faut aussi refuser toutes les mesures sécuritaires et liberticides.

Hollande appelle à l’union nationale, le PS, l’UMP organisent dimanche des marches d’union nationale auxquelles le FN, reçu par Hollande le 9 janvier, a demandé à être invité. Les uns et les autres cherchent ainsi à masquer leur propre responsabilité dans la dégradation sociale et politique, le climat délétère que nous connaissons aujourd’hui. Tout en s’en défendant, ils cultivent un climat xénophobe et raciste, la peur de l’étranger, la peur de l’autre, terreau de la haine. Ils veulent ainsi diviser les classes populaires, les soumettre à leur politique, à leur ordre social qui engendrent la barbarie qu’ils prétendent combattre. Le comble du cynisme revient à Marine Le Pen qui a fait de la xénophobie, de la dénonciation des immigrés et des étrangers son fonds de commerce.

Une politique qui engendre le désespoir et la barbarie

Cette violence meurtrière et barbare ne vient pas de rien. Elle se forme au cœur de la violence sociale et morale que connaît une large fraction de la jeunesse des quartiers, la violence du racisme et de la xénophobie, des discriminations, la violence du chômage et de l’exploitation. Cette violence barbare est l’enfant monstrueux de la guerre sociale que mènent la droite et la gauche au service de la finance. Et aussi des guerres contre les peuples qui se sont enchaînées depuis la première guerre contre l’Irak, en Afghanistan, en Libye, en Afrique, en Syrie. C’est aussi la guerre engagée depuis des décennies contre le peuple palestinien. Des guerres qui ne visent qu’à maintenir la domination des multinationales, leur droit à piller les richesses alimentent ainsi les pires fondamentalismes réactionnaires. Cette violence militaire barbare engendre une autre violence barbare. Il n’y a pas de réponse à la décomposition sociale dont le crime contre Charlie Hebdo est la dramatique expression sans combattre les politiques qui l’engendrent.

Pour la solidarité entre les travailleurs et les peuples

Notre solidarité avec Charlie Hebdo, avec les victimes de ce crime terroriste odieux dont certaines ont été souvent partie prenante de nos combats, c’est la lutte contre toutes les bêtises réactionnaires qui dressent les hommes et les peuples les uns contre les autres, contre tous les préjugés obscurantistes. La démocratie et la liberté d’expression ne se divisent pas, pas plus que le respect des hommes, des peuples ou de la vie humaine.

C’est pourquoi, sur nos lieux de travail et d’études, sur nos lieux d’habitation nous pouvons discuter, nous rassembler, manifester pour construire la solidarité nécessaire pour faire vivre la démocratie et la liberté, en toute indépendance des forces réactionnaires et du gouvernement.

« Nous ne céderons pas à la colère, pas à la vengeance. Des hommes meurent, des idées survivent ». « Vous avez voulu tuer Charlie, vous l’avez rendu immortel ».

Voilà le message que plus de 2000 personnes sont venues envoyer aux barbares qui ont attaqué le journal satyrique mercredi.

Ils étaient venus de toute l’Ariège à l’appel de la ligue des droits de l’homme pour crier leur colère et défendre la liberté. Elus, membres d’associations, lycéens, mais aussi simples citoyens ou encore des Anglais vivant dans le département. Dans les commerces fuxéens, on avait mis en place des roulements pour participer à l’événement. « Il fallait y être ». Parmi la foule, on pouvait aussi apercevoir le représentant du conseil régional du culte musulman et l’imam de la mosquée de Ferrières, venus apporter leur soutien et rappeler que ces tueurs n’avaient rien à voir avec l’islam.

Partout des écriteaux ou on pouvait lire : « je suis Charlie ». Ici et là des slogans : « Les canards voleront toujours plus haut que les fusils », « mort de rire ».

Très vite, le site se révèle trop petit et il faut bloquer la circulation pour l’allocution de Christian Morisse, le responsable de la ligue des droits de l’homme.

Après un rapide éloge de ce pur produit de « 68 » qui « stigmatisait la connerie », il s’en prenait « aux furieux de Dieu ». « Ce sont juste des assassins sans foi ni loi ». Il invitait ensuite les « citoyens debout » à ne pas faire d’amalgame et appelait à la plus grande vigilance. « Attention aux libertés sacrifiées au nom de la sécurité ».

Après les applaudissements qui ont ponctué ce discours, les jeunes lycéens de la troupe Costard crevette se mettaient en place. Ils avaient préparé un spectacle en hommage aux victimes de Charlie et pour défendre la liberté. Pas facile de jouer devant cette foule. L’émotion a vite envahi ces jeunes citoyens. Une phrase : « Ils nous ont appris à rire de tout et à ridiculiser la haine ». Hier, à Foix, comme partout en France, la haine et la barbarie n’avaient pas droit de cité.

Charlie vivra, la haine ne passera pas

Mercredi matin 7 janvier, un attentat a fait douze morts et plusieurs blessés au siège de l’hebdomadaire Charlie-Hebdo. Les organisations signataires tiennent à assurer l’ensemble des journalistes, des personnels du journal, des fonctionnaires de police et des travailleurs victimes, ainsi que tous leurs proches, de leur totale solidarité.
C’est profondément choquées par cet acte odieux, attristées et en colère que nos organisations rappellent et saluent le courage de ces travailleurs, femmes et hommes qui, chaque jour, chaque semaine, malgré les intimidations et les menaces, font vivre la liberté de pensée et participent à la défense de la liberté d’expression dans notre pays.
Nos organisations exigent que les assassins soient arrêtés et jugés au plus vite, et que toute la lumière soit faite sur leurs motivations ainsi que sur les conditions ayant permis que le siège de Charlie-Hebdo ait pu être ainsi attaqué.
Parce que nous connaissons bien l’engagement et les valeurs de nos camarades de lutte lâchement assassinés, nous ne laisserons personne, aucun parti politique, aucune chapelle idéologique utiliser leur mort pour distiller la haine, la peur de l’autre et le racisme.
Au contraire, c’est en prolongeant le combat de ceux qui sont tombés en luttant contre l’obscurantisme, pour la liberté, la paix, la solidarité, le respect et la tolérance que nous ferons progresser les revendications de justice et de progrès social qui étaient les leurs.
Nos organisations appellent, en ce terrible moment pour la démocratie ainsi que pour les femmes et les hommes qui la défendent à organiser une riposte unitaire la plus large possible.
Pour nos organisations le meilleur hommage à rendre à ceux qui sont tombés est de poursuivre ou rejoindre leur combat et de l’amplifier !
Nous sommes toutes et tous CHARLIE, atterré-e-s non violent-e-s mais déterminé-e-s à défendre et faire vivre les valeurs de liberté, égalité, fraternité et solidarité.

Partout et tous ensemble, nous ne laisserons pas renaître la bête immonde !!!

MANIFESTATION SAMEDI 10 JANVIER
14H30 Jean Jaurès
Premiers signataires : CGT 31, FSU 31, Solidaires 31, LDH, ATTAC Toulouse, Fondation Copernic 31, FCPE31, Mouvement de la Paix 31, UPT, Ensemble 31, NPA 31, PG 31


Communiqué d’AL, du NPA et du PCOF

Pour la liberté d’expression et contre l’union sacrée

Le carnage perpétré au siège de Charlie Hebdo a suscité une vague d’indignation et de colère parfaitement légitime que nous partageons. Nous condamnons sans réserve ce massacre qui vise à semer la terreur et à réduire au silence des journalistes qui défendaient la liberté d’expression. Nos pensées vont tout d’abord aux proches des victimes et nous leur exprimons tout notre soutien.

Tout laisse à penser que cette attaque est l’œuvre de fascistes religieux qui rêvent d’imposer leurs illusions mortifères à la société. Nous devons être très clairs en dénonçant sans réserve ce fanatisme. Nous combattons tous les fascismes, qu’ils prospèrent sur fond de nationalisme ou d’obscurantisme, et quels qu’en soient les guides ou les prophètes.

Ils veulent terroriser, provoquer délibérément l’horreur et la peur, créer une situation de tension extrême. En celà ils sont parfaitement complices du FN et de l’extrême droite.

Et comme nous le redoutions, nous constatons dès à présent que cette tuerie sert de prétexte pour alimenter les discours racistes et justifier des attaques contre des lieux de culte musulmans. Nous entendons déjà les scribouillards réactionnaires et les politiciens opportunistes reprendre en boucle la théorie fumeuse du « choc des civilisations » et profiter de cet événement pour renouveler leurs charges contre les immigré-es, les étranger-es, les musulman-es.

Nous ne sommes pas moins choqués de la récupération politique en particulier par le gouvernement Hollande. L’appel à « l’unité nationale » n’est rien de moins qu’une vaste opération de confusion visant à justifier :

les interventions militaires de la France en Irak, au Mali, en Centrafrique. Le but premier de ces interventions étaient de protéger les intérêts impérialistes des entreprises françaises dans ces régions et les dictateurs en place, pas de combattre le djihadisme, que la France n’a pas hésité à armer dans d’autres situations

une nouvelle offensive liberticide. Comme après le 11 septembre 2001, les gouvernements en place vont sous couvert d’antiterrorisme imposer de nouveaux dispositifs de fichages, qui ont montré depuis qu’ils étaient majoritairement utilisés contre les militant-e-s politiques et syndicaux.

la politique antisociale du gouvernement. En surfant sur le choc émotionnel qui nous touche toutes et tous, Valls et Hollande entendent bien faire passer au second plan leur politique austéritaire, en particulier le projet de loi Macron, qui sera présenté à l’Assemblée nationale fin janvier et prévoie son nouveau lot de remises en cause des moyens de défense des salarié-e-s (prud’hommes, inspection du travail…), de facilitation des licenciements, de banalisation et de baisse de la rémunération du travail de nuit et du dimanche.

Plus généralement, parmi les forces politiques qui s’indignent aujourd’hui, bon nombre sont en grande partie responsables du climat délétère de par leur stigmatisation des travailleurs-ses immigré-e-s et de leurs enfants, en particulier lorsqu’ils sont supposés musulmans.

Cette récupération est d’autant plus indigne que les journalistes de Charlie Hebdo assassinés n’hésitaient pas à condamner les politiques des Hollande, Sarkozy ou Le Pen. S’il avait fallu écouter le PS et l’UMP, le FN aurait dû être invité à leur « marche républicaine » de dimanche. Qu’auraient pensé de tout cela les journalistes assassinés ?

Nous regrettons la transformation de la manifestation de dimanche prochain, initiée par les organisations antiracistes, en une « marche républicaine » dont Valls se voudrait l’organisateur et où Sarkozy défilera. Farouches opposants de « l’unité nationale » pour les raisons décrites plus haut, nous ne participerons pas à cette marche. Il est de toute première urgence que celles et ceux qui sont révolté-e-s par cet attentat fasciste et refusent de défiler derrière Sarkozy et Valls, qui veulent résister au racisme et combattre les discriminations, qui s’opposent aux politiques sécuritaires et liberticides se regroupent et reprennent l’offensive.

Paris, le 10 janvier 2015

Voir en ligne : http://www.npa2009.org/actualite/ap...

P.-S.

http://www.liberation.fr/societe/2015/01/07/l-hommage-des-dessinateurs-a-charlie_1175567

MP3 ICI

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024