Un bon millier de manifestants s’est réuni hier à Pamiers, dans le cadre d’un nouveau rassemblement contre la loi El Khomri. Parmi eux, une soixantaine de personnes associées au mouvement « Nuit debout ».
Les vacances scolaires n’entravent en rien la mobilisation contre le projet de loi El Khomri. La réforme du code de travail voulue par le gouvernement Valls a mobilisé hier après-midi un bon millier de manifestants à Pamiers. Un nouveau rassemblement convoqué par l’intersyndicale (CGT-FO-Solidaires-FSU-SGL) à laquelle se sont joints une soixantaine de membres du mouvement « Nuit debout ».
« Convergence des luttes »
Une participation somme toute logique pour ces personnes habituées à se retrouver à Foix ou à La Bastide-de-Sérou. « Il y a une convergence des luttes entre notre mouvement et des rassemblements de la sorte, avance Blanche, une des participantes. Nous sommes là pour dénoncer la même chose, à savoir un vrai ras-le-bol contre la société ». Venus animer le cortège et distribuer des tracts, les représentants du mouvement citoyen ont quelque peu détonné parmi les manifestants. Une présence qui a en étonné plus d’un, à commencer par les syndicats eux-mêmes. Habitué à participer fréquemment au rassemblement fuxéen, Daniel Mémain, de Solidaires, a même eu quelques mots à leur égard dans son allocution, lors du traditionnel tour syndical. « Nuit debout est pour nous un espace privilégié pour faire converger nos luttes. Il s’agit d’une rencontre de la population dans toute sa diversité ». Tout aussi ravi de les voir se joindre à eux, Guillaume Estalrich, de la FSU, y voit là un symbole. « C’est une nécessité que chacun comprendre la réalité des uns et des autres. De l’union sortira la force. Nous, nous représentons la sphère syndicale, eux la partie idéologique. Des ponts doivent se faire pour réussir à construire des convergences. »
L’efficacité des syndicats ariégeois
Ces passerelles, l’antenne ariégeoise du Syndicat général des lycéens (SGL) les voient moins évidentes. Favorable à ces moments d’échange, la jeune garde locale préfère nuancer son propos sur leur présence dans de telles manifestations où ils ne sont pas « nécessairement indispensables ». La CGT, elle aussi, reste plus mesurée sur la portée d’une telle action au sein des rassemblements. Louant la complémentarité de leurs luttes, Didier Mézin, secrétaire départemental, juge toutefois plus efficace les manœuvres menées par les syndicats. « L’essentiel est de rester efficace et nombreux. Si blocage il y a dans les entreprises, il se fera surtout grâce aux syndicats. »
Jérémy Mouffok