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La brutalité ou la matraque des CRS ne nous feront pas taire. Luttons contre le gouvernement anti-ouvrier et répressif de Hollande/Valls

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Le puits est sans fin. Sur fond de mobilisation contre la loi travail, Hollande inaugure ce début du mois de mai par une nouvelle chute de sa cote de popularité. À presque un an de la présidentielle, une chose est sure, tous les signaux sont au rouge pour le gouvernement, alors que la campagne de 2017 est résolument lancée. À droite comme à gauche, les outsiders se bousculent au portillon, tentant de placer le débat sur leur terrain de prédilection respectif. Pourtant, les yeux sont en réalité rivés sur la mobilisation contre la loi travail mais aussi contre les aspirations à un autre monde, cristallisé dans Nuit debout. Alors que le débat parlementaire rythmera le mois de mai, des pas concrets vers la grève reconductible feront-ils incursion pour faire taire Hollande et sa répression ?

Damien Bernard

Au fond du trou, Hollande doit tenir sur plusieurs lignes de fronts. C’est d’abord le front de la mobilisation contre la loi travail contre lequel il n’a cessé de manœuvrer. Mi-mars, il s’agissait tout d’abord de rallier Laurent Berger, et la CFDT, pour en faire son compagnon de route d’ensuite. S’ensuivit la tentative de désamorcer la mobilisation des fonctionnaires avec le 1,2% d’augmentation pour éviter la jonction avec les étudiants et le privé, puis les miettes à la jeunesse en direction de l’UNEF et la « garantie jeune », qui n’ont en aucun cas démobilisé étudiants et lycéensmalgré le quasi-abandon du syndicat étudiant du terrain de la lutte. Le « bon » accord sur le régime d’assurance chômage des intermittents mobilisés est arrivé à point nommé pour déminer le terrain, sûrement sous pression gouvernementale. Malgré les embûches et l’escalade répressive terrible contre la jeunesse et le mouvement ouvrier, rien n’y a fait, la mobilisation a fléchi mais n’a pas rompu.

Pourtant, même s’il pense pour le moment l’avoir échappé belle, en témoigne le retour du 49-3 qu’il brandit de nouveau pour faire passer en force la loi travail, signe à la fois de « confiance » retrouvée mais aussi de fronde interne dans ses propres rangs, il ne s’agit pas pour Hollande de s’appesantir sur un seul front. La présidentielle approche à grand pas et la route est longue pour une réélection plus bien plus qu’incertaine. Pariant sur la baisse de chômage qu’il ne cesse de maquiller, sur un rebond de la croissance qui, s’il survient, ne serait que technique au vu de la crise structurelle du capitalisme, c’est avec la technique du saupoudrage qu’il s’agit désormais de regagner sa base électorale, le « peuple de gauche », la jeunesse et les classes populaires, avec qui pourtant la rupture semble déjà consommée. C’est notamment près d’un milliard pour améliorer les carrières des enseignants ou des baisses d’impôts qui seront peut-être annoncées en faveur des ménages en 2017, ou encore la « clause d’impact jeunesse » qui doit « mesurer l’impact de tout projet de loi envisagé sur les 16-25 ans ».

Mais c’est aussi le mécontentement et le discrédit du politique auxquels il s’agit de répondre. Ainsi Hollande pourrait en faire de la «  ?réforme ? » institutionnelle l’un des fils conducteurs de sa campagne. Après l’échec de constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité, le changement de la Constitution, tant proclamé pendant la campagne présidentielle de 2012, pourrait viser à « accélérer le travail législatif », réformer le rôle de l’État, par la baisse par exemple du nombre de députés. À droite, comme à gauche, nombre de candidats déclarés ne s’y trompent pas et tentent chacun à leur manière d’offrir un débouché à la crise terrible des institutions de la Verépublique, qui s’illustre notamment par la brutalité de la répression et l’emploi des mécanismes les plus bonapartistes du régime. En pratique, le gouvernement et sa préfecture de police répriment par la force pour taire, comme ce 1ermai, l’aspiration à un autre monde ou les lycéens du 92 gardés à vue, ou encore le durcissement vis-à-vis de Nuit debout. Mais ce n’est pas par un lifting constitutionnel et par la force que le gouvernement taira la colère sociale et l’espoir d’un autre « monde ».

Malgré le durcissement de la répression, ce 1ermai, avec notamment près de 70000 manifestants à Paris, a démontré que la détermination est toujours présente à battre en brèche François Hollande et sa loi travail. La faiblesse de ce gouvernement qui réprime et matraque est une brèche dans laquelle nous pourrions nous engouffrer. Pour cela, construire localement le « tous ensemble », salariés, étudiants et lycéens, est plus que jamais nécessaire, notamment en visant à ce qu’un des secteurs stratégiques du mouvement ouvrier parte en grève reconductible. Ce départ pourrait faire effet d’entraînement sur d’autres secteurs et redonner confiance en nos forces pour faire mentir Hollande et la classe politique. Ce serait un juste retour d’ascenseur à la jeunesse que le gouvernement pense avoir brisé définitivement, profitant de son isolement et des journées « saute-moutons ». Pour cela, des points d’appui existent. Le débat parlementaire se déroulera durant tout ce mois de mai, tandis que les cheminots pourraient partir en grève reconductible dès le 19 mai, les routiers à partir du 16. Ce 3 mai, journée d’ouverture du « débat » parlementaire mais aussi de manifestation, il s’agira de faire mentir Hollande et ses forces de police.Sa répression ne nous fera pas taire.

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024