La Dépêche du midi du 3/06/2016
Magdalena Gallego, coprésidente de Couserans-Palestine, a été entendue par les policiers, hier matin, après une action militante en janvier dernier./ Photo DDM, D. S.
Les faits remontent au 23 janvier dernier. Ce jour-là, des militants associatifs manifestent sur le carrefour giratoire situé près du centre Leclerc de Foix. Ils distribuent des tracts incitant les clients de la grande surface à ne pas acheter certains produits venant d’Israël au motif qu’ils sont fabriqués dans les territoires occupés.
Sauf que ce mouvement international BDS, pour Boycott Désinvestissement Sanctions, est suivi de très près par l’État d’Israël qui a demandé à des structures qui lui sont proches de déposer une plainte pour « provocation à la discrimination d’une race et/ou d’une religion » après chaque action de ce type. Ainsi, une association Ben Gourion a porté plainte, à Paris, contre Euro-Palestine et BDS. Et Magdalena Gallego, la coprésidente de Couserans-Palestine, qui, à ce titre, participait à l’action fuxéenne, s’est retrouvée mêlée à la procédure.
Celle-ci a donc été convoquée, hier matin, au commissariat de la cité comtale où elle a été entendue pendant une petite heure afin qu’elle s’explique sur les faits de janvier. « Je n’ai répondu qu’aux questions qui paraissaient me concerner et j’ai refusé de signer le compte rendu de mon audition puisque je n’ai pas pu en avoir une copie », a expliqué la militante à sa sortie de l’hôtel de police où l’attendait une cinquantaine de personnes venues la soutenir.
« En fait, on me reproche d’avoir empêché les clients d’acheter certains produits, ce qui a nui à l’exercice normal d’une activité commerciale. Il y a tout de même une erreur dans la procédure : nous n’étions pas sur le parking du Leclerc mais bel et bien sur le rond-point d’à côté », a-t-elle indiqué en ironisant également sur « les preuves » figurant dans le dossier : « Il s’agit des photos publiées dans “La Dépêche du Midi” qui avait rendu compte de notre action ».
Désormais, c’est au parquet de Foix, à l’origine de la convocation de « Mado » Gallego, de décider des suites à donner à cette affaire, soit en classant la plainte sans suite, soit en décidant de poursuivre la coprésidente de Couserans-Palestine devant le tribunal.
Affaire à suivre, donc.