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Ni ici ni à Calais - Ne pas rester silencieux

On entend via certains médias que la priorité du gouvernement ne serait pas d‘expulser la zad en octobre, mais « d’évacuer la jungle de Calais ». Les forces de l’ordre ne pouvant être sur ces deux fronts à la fois. Face à ce jeu d’un cynisme sans nom de mise en concurrence entre l’expulsion de la zad et celle de la jungle de Calais, le mouvement contre l’aéroport et son monde ne peut rester silencieux.
Pour cela, nous appelons à la solidarité et à l’organisation d’actions maintenant et dans les prochaines semaines contre l’état francais, Vinci et les autres qui seraient impliqués dans l’expulsion de « la jungle » à Calais et à la ZAD de NDDL. Ces deux luttes sont des combats réels contre les politiques impérialistes et racistes de l’Europe et la guerre qu’elle mène contre les « indésirables ».

En mars 2016, des personnes ayant participé à la grève de la faim de 2012 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont venues à Calais rencontrer 9 réfugiés prêts à mourir pour faire arrêter les expulsions de la partie sud de « la jungle ». Ces personnes étaient en grève de la faim contre l’ordre d’expulser plus de 3000 personnes de la seule maison, abris de fortune, cabane en bois ou bâche qu’ils avaient, destruction notamment effectuée par SOGEA, filiale de VINCI.
Pour les paysans de Notre-dame des landes la destruction de ce qui faisait leur vie équivalait à remettre en cause leur vie-même. Dans « la jungle », les maisons, restaurants, épiceries qui sont construites sont des passages où une vie, malgré tout est possible en attendant « de pouvoir commencer à vivre vraiment ». S’il faut participer à la défense de la « jungle » aux cotés de ceux et celles qui y vivent c’est d’une part parce que leurs existences et leurs perspectives sont menacées par un monde gestionnaire et un état policier. Mais aussi parce que, comme à la zad, la « jungle » rend possible des formes d’organisation, d’autonomie, des rencontres et des solidarités. Et comme à Notre-dame-des-Landes, l’état n’a que peu de considérations pour des individus prêts à mettre leur vie en jeu.
Aujourd’hui, en octobre 2016, l’état annonce l’expulsion de la « jungle » dans son intégralité, soit l’expulsion de 10 000 personnes. Comme lors de la destruction de la partie sud du bidonville en mars dernier, le gouvernement veut présenter cette expulsion comme une « opération humanitaire ». L’hypocrisie de ce discours est insupportable face à la violence de la destruction programmée des lieux de vies et à la volonté de contrôle des personnes en transit présentes à Calais.
La « jungle » est d’abord et avant tout partie d’un ensemble répressif conçu pour éloigner, surveiller, contrôler et expulser la population migrante, rappelant des sombres heures de l’histoire occidentale. Loin des yeux, loin du cœur. Tout le monde dans « sa propre » case. La puanteur du racisme est nauséabonde. La montée des idéologies racistes et nationalistes dans toute l’Europe n´est pas une question distincte de ce que nous rencontrons à Calais, et notre solidarité doit également impliquer une lutte contre la montée d’une société fasciste. L’État est en mesure de s´en tirer avec sa répression systématique des migrant.e.s à Calais et ailleurs grâce à notre appui implicite, grâce à notre silence.
Ce qu’il se passe à Calais n’est pas un phénomène isolé ni une exception. C’est la même politique de répression et de gestion des populations, de guerre envers les personnes « indésirées », celles qui s’opposent à l’état par leur mode de vie. Nous considérons que la gestion du territoire et de ses infrastructures relèvent de la même logique que celle du contrôle des populations. Parce que le dispositif répressif et les processus d’expulsion et de refoulement des « indésirables » ne viendra pas à bout de notre volonté de choisir, de construire notre propre vie. Depuis Notre-Dame-des-Landes, nous réaffirmons notre détermination à lutter ensemble contre ces ennemis communs.

P.-S.

Zone À défendre - http://zad.nadir.org/

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024