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Primaire du PS. Dans un navire qui coule, Hamon sera-t-il le prochain « capitaine de pédalo » ?

Le combat annoncé n’aura pas eu lieu
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Après une dernière semaine mouvementée, sur fond de manipulations de la participation à la primaire et d’attaques réciproques de Valls et Hamon sur la laïcité, c’est un débat sans envergure et plutôt plat qui a eu lieu hier soir. Malgré les quelques débats de fond sur les questions du revenu universel et de la laïcité, il y avait comme une ambiance pacifiste dans l’air, entre un Valls qui a tenté de se rabibocher avec la gauche du parti et un Hamon qui n’a rien fait pour mettre Valls réellement en difficulté face à son bilan désastreux. Toutes les conditions devaient en effet être réunies pour que chacun, à sa manière, puisse incarner non seulement un présidentiable, mais aussi un futur leader pour recomposer le parti.

George Waters

Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire général du PS, avait dans la journée envoyé une lettre demandant aux candidats de se calmer, « pour l’avenir du parti » et contre l’extrême droite et la droite. On peut dire que l’appel a été entendu et que ni Manuel Valls ni Benoît Hamon n’ont tenté un combat à mort hier soir. De son côté, on n’a pas vu l’ancien Premier ministre ressortir son costard martial de chien enragé, tandis que le « frondeur » est gentiment resté dans le rang en disant, pas trop fort, qu’il était –tout de même– critique du bilan gouvernemental. Un pacifisme qui traduit, trois jours après le fiasco du premier tour de la primaire et d’un faux comptage des voix, la volonté au sein d’un parti dans un état de décomposition plus avancé que jamais, de faire tenir, pour quelques mois encore, la colle entre les morceaux. Car si le PS pointe pour l’instant en cinquième position, des revirements pourraient arriver, à l’image du scandale autour de l’emploi fictif de la femme de François Fillon. Revirements qui pourraient – dans la tête de ses principaux protagonistes – sauver le PS d’une décrépitude comme celle du PASOK grec. En somme, Valls et Hamon ont tenté de mettre chacun une bouée autour du Titanic qu’est devenu le parti.

Le débat a cependant plutôt tourné à l’avantage de Benoît Hamon, qui a gagné des points sur sa capacité à être président. En effet, sa figure d’éternel cadre du MJS n’est aujourd’hui plus en sa faveur, à un moment où il veut démontrer qu’il est capable de discuter avec Trump, Merkel et Poutine, ou qu’il saura gérer n’importe quelle situation. Beaucoup de chiffres, de faits, d’études, qui ont, selon un sondage Elabe pour BFM TV, convaincu 61 % des auditeurs, contre 36 % pour Valls qui n’a pas réussi à briller hors de son pré carré habituel, entre la sécurité, la laïcité et sa capacité à être un homme d’État. Peut-être ce dernier a-t-il, au moins, réussit à séduire certaines couches de la société avec son nouveau « travailler plus pour gagner plus », à croire que passer par la case Beauvau crée en lui-même des programmes… bien alignés sur les projets des classes dominantes évidemment.

Benoît Hamon de son côté a été particulièrement gentil avec son ancien Premier ministre. En effet, malgré les attaques particulièrement extrêmes de l’entourage de Valls contre « l’islamogauchisme » de l’élu de Trappes, et malgré tout le bilan d’un quinquennat désastreux, Hamon est resté, fleur au fusil, à sourire bêtement au maire d’Évry. La loi travail a été peu évoquée, sinon par des détours ou des fins de phrases ; le bilan du CICE, du chômage, des licenciements et tant d’autres sujets « de gauche » n’ont pas été utilisés pour faire sombrer un Valls qui était déjà affaibli. Hamon est même paru moins à gauche que lorsqu’il mettait en exergue les salariés de La Voix du Nord ; au mieux il s’agit d’abroger la loi travail. Dans tous les cas, force est de constater que le frondeur se tient plus que jamais prêt à assumer le rôle de commandant d’un parti au bord de l’explosion.

Rafistoler le navire PS au bord de la noyade après un quinquennat antisocial : voici la lourde tâche qu’aura à assumer celui qui remplacera le « capitaine de pédalo », du nom que Mélenchon avait donné à Hollande au début de son mandat. Et le leader de la France insoumise se trouve cette fois-ci au cœur de l’équation de rafistolage du rafiot. Valls l’a annoncé : pour lui, l’union de la gauche, si elle inclut Macron, se fera sans Mélenchon. Au contraire de Hamon, qui le voit comme un interlocuteur privilégié et auquel l’intéressé a déjà répondu hier dans une interview : « il sera le bienvenu pour prendre un café ». Un signe qu’avant même les résultats du dimanche, le temps des tractations et des recompositions a déjà commencé.

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024