Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA 09 > Ariège. 20 ème jour de grève au bloc opératoire de l’hôpital de (...)

Ariège. 20 ème jour de grève au bloc opératoire de l’hôpital de Saint-Girons

Correspondant

Ce jeudi 20 avril, les personnels infirmiers du bloc opératoire du CHAC (Centre Hospitalier Ariège Couserans) en sont à leur 20e jour de grève pour exiger 6 postes d’infirmier-e-s, 3 de bloc et 3 anesthésistes. Plus généralement ils se battent pour obtenir « l’adéquation des moyens avec l’activité pour une bonne prise des patients et répondre aux besoins de santé de la population » comme l’indique la pétition de soutien qui a déjà reçu 2000 signatures.

« La santé n’a pas de prix ! »


Le déclencheur de la grève, explique Pierre, infirmier anesthésiste et militant CGT de longue date, est, une fois de plus, le manque criant de moyens techniques et de personnels par rapport aux besoins des patients, alors que le bloc opératoire du CHAC assure 3200 passages par an, soit une moyenne de près de 10 opérations par jour.

En 2016 un « plan de retour à l’équilibre » a été voté à la grande majorité des élus de l’intercommunalité sur le département. Entendre bien sûr des économies drastiques, des postes en moins, et donc de l’épuisement et une fatigue extrêmes, des pressions croissantes sur les personnels exercée par la hiérarchie, provoquant une atmosphère tendue que seule la solidarité des travailleurs permet de contrecarrer. En particulier, les grévistes dénoncent les pratiques aussi illégales que courantes consistant, au nom de la continuité des soins, à imposer des temps de travail supplémentaires aux travailleurs même lorsqu’ils sont en période de repos, comme le rappelle l’une des infirmières et membre du Collectif Infirmier du Bloc Opératoire qui compte une vingtaine d’agents.

« Eux ils soignent le déficit, nous on soigne les patients ! »

Tout est fait pour que les choses empirent : à l’image non seulement de la casse de l’hôpital public en général, désertification programmée des zones rurales à l’appui, la nature même du GHT (Groupement Hospitalier Territorial) met les établissement publics de santé en concurrence, le CHAC étant en l’occurrence sous la coupe de la direction de l’hôpital support du département qu’est le CHIVA situé à l’opposé du département près de Foix. Le sort du CHAC est dans ce contexte d’autant plus préoccupant que, comme le précise Arnaud, secrétaire de la CGT du CHAC, « le bassin du Couserans est marqué par une précarité très importante, le taux de chômage le plus élevé de Midi-Pyrénées », et l’atteinte au service public de la santé affecte en premier lieu les plus précaires, chômeurs, personnes âgées ou encore les enfants, raison pour laquelle la défense des établissements de proximité est, au sens strict comme au sens large, vitale.

Pouvoir soigner dignement tout le monde et partout doit rester la priorité. Une politique de création massive d’emplois de fonctionnaires statutaires, et non de ces contrats précaires (CAE, CEI…) en inflation constante, dans un contexte où on ne peut qu’anticiper l’impact destructeur pour le public de ce que la loi Travail passée en force en 2016 a imposé pour le privé, est dans l’immédiat la seule politique viable à défendre, comme y insiste Arnaud qui rappelle que l’un de leurs slogans est que « Eux ils soignent le déficit, nous on soigne les patients ! ».

La grève du personnel infirmier du bloc opératoire du CHAC pour la défense d’un hôpital public accessible à toutes et tous est en ce sens représentative des combats à mener et de la détermination à avoir.

Contre les assignations massives et abusives


Pierre le rappelle, le service du bloc « n’a pas le monopole du manque d’effectifs », raison pour laquelle les collègues des autres services, et certains médecins du bloc, même s’ils ne sont pas en grève, sont solidaires de ce combat, qui a dû passer par une épreuve de force avec la direction. En effet, et on ne s’en étonnera pas quand on sait le nombre de burn-out, de suicides et de répression des grévistes et syndicalistes de l’hôpital public, celle-ci a vu la grève d’un mauvais œil et a tenté de l’empêcher en assignant les grévistes au service maximum. Contre ces assignations massives et abusives la CGT du CHAC a donc déposé un référé-liberté au tribunal administratif, et le juge a tranché en faveur d’une assignation au service minimum. De ce fait, si les opérations d’urgence sont assurées – « 100% grévistes » mais « 100% responsables » comme l’indique l’une des banderoles – les opérations relevant de la chirurgie « réglée », c’est-à-dire prévues mais n’ayant pas un caractère d’urgence, sont déprogrammées et renvoyées à une date ultérieure.

Une grève illimitée, avec 100% de grévistes au bloc

On ne peut pas faire plus déterminé : c’est 100% du personnel infirmier du bloc qui est en grève ! Dans ce contexte les grévistes ont réussi à imposer une rencontre à la direction, et un groupe de travail est maintenant en charge de proposer un plan d’aménagement des plages opératoires sur la base des postes supplémentaires revendiqués. L’une des grévistes souhaite un « dénouement rapide », mais pas à n’importe quel prix : elle ne lâchera rien, toute sortie de crise passera par la satisfaction de ces revendications. Le soutien quotidien des patients à leur mobilisation ne peut que les confirmer dans le fait de ne rien lâcher.

Une prochaine Assemblée générale des grévistes est prévue au plus tard en début de semaine prochaine. Toutes celles et ceux qui le peuvent sont invité-e-s à venir rencontrer les personnels en grève à l’entrée principale de l’hôpital, à discuter avec eux autour d’un café chaleureux, et, en attendant d’autres événements éventuels destinés à populariser ce combat qui concerne tout le monde, à signer la pétition et alimenter la caisse de solidarité.

PETITION DE SOUTIEN AU PERSONNEL DU BLOC
Au centre hospitalier Ariège Couserans, la CGT et le personnel non médical du bloc opératoire ont déposé un préavis de grève reconductible depuis le 27 mars 2017.

En effet, l’ensemble du personnel dénonce la dégradation des conditions de travail, le dysfonctionnement de la gestion des programmations du bloc opératoire, la prise en charge aléatoire pour certains patients et ce malgré les demandes faites auprès de la direction depuis plusieurs mois.

Les agents revendiquent l’adéquation des moyens avec l’activité pour une bonne prise des patients et répondre aux besoins de santé de la population.
Soutenez notre revendication avec votre signature !

Pour prendre contact :
cgt@ch-ariege-couserans.fr/

FB de la CGT CHAC

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le dimanche 24 mars 2024