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En Marche vers la répression avec Collomb : « ce que sera la nouvelle loi terroriste »

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Le ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron, l’un des meilleurs représentants du « renouveau » en politique vient de fêter ses 70ans mardi. Celui qui depuis 1981 fut député du Rhône, maire de Lyon, sénateur du Rhône et président de la métropole de Lyon pour le PS, vient de dévoiler son projet de loi antiterroriste lors d’une interview au Figaro.

Crédit : AFP

Ce projet de loi qui a pour objectif de nous guider toute voile dehors vers un état d’urgence intégré dans le « droit commun ». Cela permettant d’abord de faire perdurer un état d’urgence sans fin et ensuite de se diriger vers un Etat de plus en plus autoritaire et liberticide.

Gérard Collomb a déclaré dans une interview au Figaro que l’objectif était « la sécurité optimale mais pas au prix de nos libertés ». Pour ce qui est de la sécurité, Collomb est un vieux loup de mer dans ce domaine auquel on peut se fier pour nous mener vers un Etat ultra-sécuritaire et répressif mais pour ce qui est des « libertés », n’attendons rien de lui. En effet, l’ex-Président de la métropole de Lyon avait déjà décidé d’armer la police municipale de la ville en septembre 2016, suite aux attentats du 13 novembre. Selon Collomb, cet armement de la police a pour vocation de « réconcilier la police et les français », ainsi le nouveau premier flic de France a-t-il décidé de renforcer la présence policière dans les quartiers à l’aide d’une police de proximité.. La police au plus près des gens, armée jusqu’aux dents, nous accompagnant pour un dernier adieu à nos quelques droits démocratiques s’envolant, comme celui à manifester...de quoi renouer la confiance avec les forces de l’ordre !

A tribord toutes vers la découverte de cette loi Collomb.

Le nouvel hôte de Beauvau a prévu de mettre en place cette loi antiterroriste car selon lui, la menace « ne faiblit pas ». Toujours cette même tempête « islamiste » dressée en épouvantail pour légitimer les mesures liberticides, afin de garder, soi disant, le bateau républicain En Marche. Mais que prévoit Gérard Collomb pour nous « protéger » ?

La première mesure, ce sont les périmètres de protection, en d’autres termes la mise en place par le préfet de zones où les mesures de l’état d’urgence, déjà appliquées, deviendront cette fois légales. Ainsi les palpations de sécurité et l’inspection visuelle des bagages notamment, seront autorisées. Cela rejoint la logique de l’état d’urgence qui était de surveiller pour repérer. C’est à dire que ce projet de loi compte rendre normale la surveillance de tous les individus afin de repérer les menaces. Face à la menace, rien de plus efficace que la surveillance de masse ? C’est ce que semble prôner le gouvernement Macron. D’autant plus, que s’il venait à l’esprit de certaines personnes de refuser ces fouilles, celles-ci seraient évidemment interdites d’accéder au périmètre de protection. Toute personne refusant de subir des fouilles corporelles et de dévoiler les objets qu’elle transporte à un policier armé, étant forcément suspecte, évidemment... De plus, on peut s’attendre à ce que cette mesure n’améliore pas la situation des populations opprimées subissant régulièrement des contrôles au faciès. Car certes, tout le monde sera contrôlé, mais nous pouvons nous fier aux flics pour fouiller avec plus de fougue certains individus sur des critères parfaitement arbitraires.

La deuxième mesure du capitaine Collomb continuera de favoriser ces discriminations. Il s’agira d’autoriser le préfet à fermer les lieux de cultes dans lesquelles les propos tenus inciteraient à la commission d’actes terroristes. Ainsi ce serait déjà seize mosquées qui auraient été fermées durant l’état d’urgence et « quelques autres sont visées ». Heureusement que le gouvernement Macron n’est pas raciste comme le Front National, n’est-ce pas ? L’islamophobie d’Etat, déjà fortement ancrée en France par les polémiques sur la déchéance de nationalité sous Hollande ou par l’interdiction du burkini par Valls, va, sous couvert de garantir la sécurité du territoire, se renforcer de nouveau.

Le troisième point fut l’un des plus controversés sous l’état d’urgence : les assignations à résidence. Le projet de loi prétend justement les assouplir afin de se débarrasser des critiques dont elles furent victimes. Ainsi, les assignations à résidences seront remplacées par de « simples » interdictions de se déplacer hors d’une certaine zone géographique, celle-ci ne devant pas être de taille inférieure à celle de la commune du condamnée. Gérard Collomb prétend que cet assouplissement permettrait au condamné de continuer à mener une vie professionnelle et familiale, alors qu’aujourd’hui les banlieues, les petites communes voient la mobilité pendulaire de leurs habitants croître sans cesse. En d’autres termes, les individus ont de plus en plus souvent besoin de se déplacer hors de leur ville pour travailler, pour faire les courses... De plus, ces personnes pourront, si elles donnent leur accord, être soumis à un dispositif de surveillance électronique mobile. En effet, la surveillance électronique n’est pas nécessaire pour un individu qui ne peut sortir de sa commune, qui rappelons le, sera sûrement remplie de policiers de proximité. Ainsi, on peut imaginer qu’un condamné pourrait voir sa zone de déplacement autorisé réduite s’il refusait de se faire surveiller électroniquement. Une loi transformant en potentielle prison chaque commune, peut alors difficilement prétendre défendre les droits démocratiques.. Mais la traversée du rêve sécuritaire du petit roi Macron n’est pas terminée...

Le dernier point phare de cette loi : les perquisitions administratives. Il sera possible pour le préfet d’ordonner des « visites » si un juge judiciaire l’a autorisé. Cela ne devrait se faire que si la personne représente une menace d’une particularité grave, selon le préfet et le juge évidemment. C’est alors que le pouvoir autoritaire, comme l’est celui du nouveau monarque, pourra s’appuyer sur cette nouvelle législation pour rendre quelques « visites » à des individus jugés menaçants, sans pour autant que ces personnes n’aient encore rien commis. Mieux vaut prévenir que guérir mais que vont ils guérir avec des mesures aussi liberticides ? Certainement pas nos droits démocratiques qu’une énième vague sécuritaire tente encore de noyer.

Cette loi va de plus permettre la création d’un fichier de données sur les passagers de transports aériens ou maritimes, va tenter de redéfinir le cadre juridique autour des écoutes hertziennes afin de les rendre constitutionnelles et va renforcer les contrôles dans les gares et aux frontières. Ainsi, toute personne prenant l’avion ou le bateau sera fichée, les écoutes menées par les services de renseignement deviendront constitutionnelles et les douanes renforcées. Ces mesures aussi sécuritaires que celles promises par Marine Le Pen, permettront de transformer chaque personne en cible potentielle

De plus Gérard Collomb légitime cette loi en expliquant qu’elle ne fait que rejoindre les directives européennes. Cependant, même si certaines mesures sont en effet inspirées des prérogatives de l’Union Européenne, il est nécessaire de rappeler que la France a dérogé à la Convention de la Cour Européenne des Droits de l’Homme en mettant en place l’état d’urgence. Cette Convention prévoit néanmoins en son article 15 qu’un Etat puisse y déroger en cas de guerre ou de danger public à condition qu’une date de fin soit fixée à cet état d’urgence. C’est pour cela que nous devons combattre non seulement cette loi, mais aussi l’état d’urgence, et affronter cette République En Marche et son renforcement bonapartiste qui va user de mesures sécuritaires, pour museler préventivement les luttes qui devront faire face au plan anti-ouvriers de Macron et sa politique néo-libérale.

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024