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Perturbateurs endocriniens : Hulot signe l’accord au service des lobbies de l’industrie

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Les différents Etats européens ont adopté le 4 juillet une définition commune des perturbateurs endocriniens. Après que Ségolène Royal ait prétexté un texte aux garanties insuffisantes, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a signé le texte.

Elise Duvel
Nicolas Hulot, « figure écologiste » a salué comme « une avancée considérable » l’adoption, le 28 juin 2017, par les représentants des Etats membres de la définition réglementaire proposée par la commission européenne depuis 2013 pour les perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques présentes dans l’environnement et l’alimentation, qui interfèrent avec l’action des hormones. On les retrouve dans beaucoup d’objets du quotidien : plastiques, cosmétiques, jouets, alimentation, pesticides... Selon de nombreuses études, ils contribuent à l’augmentation de nombreuses maladies comme les cancers, l’infertilité, le diabète ou encore de problèmes de comportement chez les enfants (trouble de l’attention, hyperactivité et même autisme)...

L’adoption de cette définition réglementaire met fin au blocage. L’Allemagne était pour, mais la France, le Danemark et la Suède s’y sont longtemps opposés notamment en raison de rivalité avec l’Allemagne, sous le prétexte d’un texte trop peu protecteur de la santé publique et de l’environnement. Ce mardi 4 juillet, c’est le vote de Nicolas Hulot qui a permis l’adoption de ce texte. Le même qui déclarait encore fin juin qu’il ne cèderait pas. Aujourd’hui, Hulot s’en félicite et revendique avoir « gagné une bataille ». Un revirement rapide et en rien étonnant pour celui qui participe pleinement au gouvernement Macron, destructeur à tous les niveaux.

Pourtant, les ONG internationales comme Générations futures ou EDC Free Europe (coalition de 70 ONG) mais aussi les sociétés savantes représentant des milliers de chercheurs et de cliniciens ont adressé, jeudi 15 juin, une lettre aux vingt-huit ministres européens chargés de l’environnement pour les mettre à nouveau en garde contre la faiblesse du projet de réglementation des perturbateurs endocriniens (PE) proposé par la Commission européenne. Les scientifiques reprochent au texte de poser des exigences de preuves scientifiques bien trop élevées pour que des PE soient effectivement identifiés comme tels et soumis à des restrictions ou à des interdictions. Les critères ne sont pas « fondés sur la science ».

Elles contestent l’exemption accordée aux pesticides ayant justement pour mode d’action la perturbation endocrinienne. « C’est précisément cette disposition qui permettrait d’exclure le glyphosate de la liste des pesticides perturbateurs endocriniens », dit à Reporterre François Veillerette, porte-parole de Générations futures.

Par ailleurs, le communiqué de l’Etat français à ce sujet indique que « les ministres de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, et de l’Agriculture et de l’Alimentation, saisiront l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire] pour mener une évaluation des risques des produits les plus utilisés contenant ces substances. » Une phrase qui en dit long sur le texte voté par le ministre de la Transition écologique et solidaire. Premièrement, seuls les produits « les plus utilisés » seront soumis à une évaluation. Ensuite, c’est une évaluation des risques. François Veillerette confie au Reporterre que "cela signifie que l’on peut tolérer un produit dangereux s’il est peu présent dans l’environnement. Mais cette méthode ne fonctionne pas pour les PE, car leur impact n’est pas lié à la quantité, mais au moment d’exposition - la grossesse par exemple -, à l’effet cocktail - la plupart du temps on est exposé à plusieurs PE en même temps et leur impact est décuplé -, sans compter qu’ils ont un effet transgénérationel. »

Ce vote révèle bien que l’écologie prônée par Hulot n’est en rien opposée au néo-libéralisme défendu par Macron. Car s’il cherche à « interpeller » sur les dangers du réchauffement climatique, il se garde bien de taper trop fort sur les grands groupes capitalistes dont les modes de production détruisent la planète à petit feu.

Comme l’a révélé le Canard Enchaîné, Nicolas Hulot a pu se verser 290.000 euros de salaire en 2013, complété par un dividende de 66.000 euros, grâce à sa société Eole Conseil. Créée en 1990, Eole Conseil est principalement alimentée par les royalties touchées sur les ventes de shampoings et gels douches de la marque Ushuaïa, qui appartient à TF1. Cerise sur le gâteau, sa société est financée par des mécènes de haut rang parmi lesquels EDF, Veolia ou Vinci. Bref, Mr. Ushuaïa Nature est bien plus proche des élites que des plus précaires, qui sont les premiers touchés par les catastrophes écologiques et les principales victimes des maladies liées aux PE et autres pesticides.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024