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Adama, un an déjà...

Crédit Photo : DR

Adama Traoré aurait eu 25 ans ce 19 juillet. Mais il a été tué par des gendarmes le jour de ses 24 ans. C’était il y a un an à Beaumont-sur-Oise.

Selon l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), il y a eu un mort par mois en moyenne entre les mains de la police ces cinq dernières années. Une nouvelle expertise vient de montrer que le procureur avait menti et qu’Adama est bien mort par asphyxie.

Des experts mandatés par l’ONU interpellent l’État français à partir de trois affaires, dont celle d’Adama Traoré, dénonçant « l’usage excessif de la force par la police concernant trois personnes d’origine africaine ». L’institution se dit « particulièrement préoccupé[e] par le fait que […] ces incidents ne soient pas isolés ». Avant d’écrire : « Notre préoccupation porte aussi sur la question de l’impunité. »

Une bavure ?

La famille Traoré est harcelée par la police et la justice depuis des mois : deux frères d’Adama sont en prison, un autre est mis en examen, et sa mère a été convoquée en juin... tandis que les gendarmes responsables de la mort d’Adama sont toujours en fonction. Et à la veille d’une marche ce samedi 22 juillet (voir notre agenda ci-contre), les descentes de provocation par la police se multiplient dans son quartier.

La liste des non-lieux envers les flics ne cesse de s’allonger dans des cas où familles et soutiens se sont obstinés pour mener la bataille juridique. Non-lieu en février dernier dans le cas d’Ali Ziri, huit ans après les faits ! Non-lieu en juin dans le cas de Lamine Dieng, dix ans après les faits ! Il s’agit de crimes, et il faut le dire. D’abord parce que rien ne peut relativiser les morts de frères, de pères, de fils, d’amis pour leurs proches.

Une logique d’État

Ces crimes ne sont pas le produit de quelques brebis galeuses : si c’était le cas, les autorités les sanctionneraient. Cette violence est, intrinsèquement, celle de la police et de l’État policier. Ne pas la nommer, c’est ne pas la combattre, accepter qu’elle continue et menace d’autres frères, d’autres fils, d’autres pères. Après Adama Traoré, il y a eu Angelo Garand, Liu Shaoyo, Curtis R. Et tous les blessés comme Théo Luhaka.

Cette violence policière est le produit d’un système qui doit imposer sa domination et son contrôle. C’est pour cela qu’elle vise d’abord les quartiers populaires, les Noirs, les Arabes, les Roms, les musulmanEs, et plus généralement les pauvres.

Et la logique « expérimentée » dans les quartiers s’étend à toute la société, à toutes celles et ceux qui se révoltent. Plus même le droit de critiquer : ce lundi 17 juillet, un procureur a justifié la détention d’un camarade incarcéré depuis des mois sans preuves dans le cas de la voiture de police brûlée il y a un an... par le fait qu’il y avait une affiche dénonçant la police dans le squat où il a été arrêté et par la perspective de nouvelles ­mobilisations sociales en septembre !

Adama : le nom de la lutte

Si le pouvoir s’acharne à ce point sur la famille Traoré, c’est parce qu’elle a décidé de rester debout et de se battre. Parce que son quartier a décidé de ne plus baisser la tête. Parce qu’un lien a commencé à s’établir avec d’autres luttes, faisant des violences policières un des aspects d’une politique de plus en plus raciste, antisociale et sécuritaire.

Adama ne repose pas en paix. Ce samedi 22 juillet, il faut être nombreuses et nombreux à Beaumont, aux côtés de la famille, aux côtés du quartier, pour dire que, dans nos quartiers, dans nos combats, la police ne fera pas la loi. Sans justice, il n’y aura pas de paix !

Denis Godard

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024