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Le processus bolivarien en crise

Depuis plusieurs mois, le Venezuela vit une crise de grande ampleur. Protestations, affrontements violents, répression et « bavures », assassinats au cours et en dehors des manifestations, insécurité, pénurie d’aliments et de médicaments, malnutrition, inflation galopante.

Le 30 juillet, des élections de l’Assemblée constituante voulue par Maduro sont prévues. L’opposition refuse de participer à ce vote jugé non constitutionnel. Un pan historique du chavisme refuse aussi cette consultation.

Le processus bolivarien n’a pas été capable de modifier la dépendance du Venezuela à l’égard du pétrole. La chute mondiale des prix du pétrole a réduit les marges de manœuvre du gouvernement de Nicolás Maduro.

La droite vénézuélienne a ainsi pu gagner les élections législatives en 2015, puis mobiliser massivement le mécontentement. Au nom de la lutte contre la crise et l’incapacité du gouvernement Maduro, elle lutte pour récupérer le contrôle de la rente pétrolière. Elle bénéficie du soutien de l’impérialisme, qui voit l’occasion d’en finir avec le « chavisme » et le très mauvais exemple qu’il a incarné en Amérique latine.

Face à elle, le gouvernement Maduro s’est recentré autour de la nouvelle boli-bourgeoisie, de l’appareil d’État, du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et des bureaucrates contrôlant les mouvements sociaux, contribuant à la démobilisation du mouvement bolivarien.

Il s’est affaibli face à l’opposition de droite. Il a augmenté les concessions au grand capital mondialisé en privilégiant le paiement de la dette extérieure, en ouvrant plus l’économie aux investissements étrangers notamment dans l’exploitation des ressources naturelles (le fameux Arc minier de l’Orénoque). Il fait également des concessions à la bourgeoisie locale essentiellement compradore notamment en émettant de la dette publique interne qui constitue à la fois une source de revenus et un outil légal permettant l’évasion des capitaux.

Le bilan des quatre années du gouvernement de Nicolás Maduro est celui de la perte de la légitimité et du déclin du processus bolivarien.

Tentant de reprendre l’initiative, le 1er mai Maduro a annoncé la convocation d’une Assemblée constituante, dont la représentativité n’est pas garantie.

Dans cet affrontement hégémonisé par la vieille bourgeoisie rentière et la nouvelle boli-bourgoisie, le mouvement populaire bolivarien (affaibli, ce qui renforce la bureaucratie) et la classe ouvrière ont perdu l’initiative.

Les marxistes révolutionnaires sont aujourd’hui divisés : une partie fait le pari que l’Assemblée constituante de Maduro permettra, malgré tout, de remobiliser le mouvement populaire bolivarien en avançant des revendications à la fois contre la bourgeoisie, contre l’impérialisme et contre la bureaucratie ; une autre partie considère qu’il est possible de reconstruire le mouvement bolivarien contre le gouvernement Maduro.

Voir en ligne : http://www.inprecor.fr/article-Vene...

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024