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MigrantEs : Rendre illégitime le projet de loi

Alors que Macron menace d’« attaquer en diffamation » toute personne dénonçant sa politique de répression à l’égard des migrantEs et réfugiéEs, chaque semaine voit son lot de nouvelles voix qui s’élèvent contre celle-ci.

Depuis un mois, le Défenseur des droits, ex-­ministre de la Justice de Chirac, Jacques Toubon, ne cesse de critiquer ouvertement un « tournant politique déplorable », qu’il qualifie de « défaillance nette par rapport aux droits fondamentaux », susceptible d’entraîner une « condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme ». Dans le quotidien Libération du lundi 22 janvier, Yann Moix, chroniqueur peu suspect de proximité idéologique avec les organisations progressistes, lance de graves accusations contre les exactions des forces de l’ordre dans le Calaisis et s’en prend directement au président : « Vous avez instauré à Calais un protocole de la bavure. »

Ces prises de position rejoignent celles de la quasi-totalité des organisations humanitaires de soutien aux migrantEs, vent debout contre les mesures contenues dans le projet de loi. Notamment celle prévoyant la « mise sous contrôle » de la police des centres d’accueil et d’orientation où s’effectuerait un « tri sélectif » entre « bons » réfugiéEs admissibles au droit à l’asile, et « mauvais » réfugiéEs économiques.

La répression continue

Le 18 janvier, Cédric Herrou, animateur du collectif La Roya citoyenne, été placé plusieurs heures en détention pour avoir contrevenu à l’exécution de son contrôle judiciaire. Il avait emprunté l’autoroute qui passe par l’Italie, voie la plus rapide pour se rendre à Nice. Cette nouvelle tentative d’intimidation montre à quel point le ministère de l’Intérieur n’entend pas relâcher la pression contre un collectif qui a ­acquis une renommée internationale pour celles et ceux qui défendent les droits des migrantEs.

Les accords du Touquet renforcés

En mars 2017, Macron avait annoncé, à la faveur du Brexit, qu’il remettrait en cause l’accord inique de 2003 situant la frontière avec le Royaume-Uni à Calais. À l’occasion du sommet avec Theresa May le 18 janvier, il ne fut pas question de revenir sur cet aspect de l’accord, mais d’exiger du Royaume-Uni une rallonge substantielle de 50 millions d’euros dans le renforcement répressif des installations portuaires, et des centres de rétention, notamment pour les jeunes mineurs étrangers dont la famille réside outre-Manche afin de déterminer les heureux élus au voyage. Nous réaffirmons plus que jamais le devoir d’accueil dans chaque pays des mineurs isolés, l’ouverture des frontières, dont celle avec le Royaume-Uni, et le droit d’installation pour touTEs, demandeurEs d’asile ou pas !

Les actions de solidarité se multiplient

Il serait fastidieux d’établir ici une liste exhaustive de toutes les prises de position et actions de soutien aux migrantEs, souvent relayées dans ces pages, et nous nous contenterons de n’en mentionner que quelques-unes récentes : après les manifestations de Menton, Nantes et Lyon, en moins d’un mois, deux manifestations se sont déroulées à Ouistreham, la dernière regroupant un millier de personnes à l’appel de nombreux collectifs dénonçant « le traitement inhumain réservé depuis des mois aux réfugiéEs ». En Île-de-France, 11 universités se mobilisent, dans le cadre du Réseau universités sans frontières (RUSF), pour la régularisation des étudiantEs sans-papiers. À Saint-Denis enfin, une manifestation est organisée le samedi 27 janvier, à l’appel de la CSP93 et de nombreuses organisations et collectifs locaux, en soutien aux migrantEs de la porte de La Chapelle et de l’avenue du Président-Wilson.

Nous devons tout faire pour que ces initiatives se multiplient, se coordonnent, cherchent des convergences avec les collectifs mobilisés contre les violences policières et le racisme d’État, afin de faire du 17 mars prochain une grande journée internationale de lutte contre le racisme et le fascisme.

Alain Pojolat

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024