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Toulouse. 14 Gilets jaunes blessés portent plainte et publient un appel

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Justice de classe
Toulouse. 14 Gilets jaunes blessés portent plainte et publient un appel

Déterminé à ne rien céder face au mouvement des gilets jaunes, Macron cherche à dissoudre la mobilisation par la répression judiciaire et policière. Face à lui, les Gilets jaunes blessés s’organisent pour dénoncer l’impunité policière et la violence d’Etat.

Pepe Balanyà
Au début du mouvement, quand les gilets jaunes en manifestation ou sur les ronds-points croisaient la police, ils scandaient « la police avec nous ». Quelques actes plus tard, avec l’expérience de plusieurs mois de lutte, cette volonté première de mener une lutte côté-à-côté avec la police s’est profondément transformée et traduite dans un nouveau slogan « la police fait son travail, ça crève les yeux ». Interpelée dans un premier temps par les gilets jaunes pour rejoindre leur lutte contre le gouvernement des riches et le fonctionnement antidémocratique de l’État, la police s’est ainsi révélée rapidement comme la force de répression qui en garantit l’existence.

Ce lundi 25 février, à Toulouse, ce constat s’affichait de façon aigüe. Mâchoire et dents cassés, crâne fracturé, œil perdu…14 personnes blessées par la police lors de manifestations ont déposé plainte auprès du procureur de la république pour « violences » ou « mise en danger de la vie d’autrui » et lancé, avec une quinzaine d’autres signataires, un « Appel des blessé.e.s de Toulouse » pour dénoncer la répression policière. Une répression policière et judiciaire « sans précèdent » comme l’a dénoncé Claire Dujardin, l’avocate de nombreux blessés.

Lors de la conférence où a été lancé cet « Appel des blessé.e.s de Toulouse » plus d’une dizaine de blessés étaient présents pour témoigner, entre colère et indignation, de leur cas.

Yan, 39 ans, a été tabassé à coup de matraque le 19 janvier. Après avoir perdu conscience, il raconte s’être « réveillé dans une mare de sang », la mâchoire fracturée et 11 dents cassées ou exfiltrées. « On a été agressés alors qu’on ne représentait aucune menace, et laissés gisant à terre jusqu’à l’arrivée des secours. » a-t-il expliqué.

De son côté, Benoît, 29 ans, a eu de multiples fractures au crâne, un œdème au cerveau et passé plusieurs jours dans le coma suite à un tir de LBD 40. L’avocate, Claire Dujardin, soulignait aussi qu’« aucun des blessés n’a été poursuivi ou condamné. Beaucoup d’entre eux n’ont même pas été interpellés, et ceux qui l’ont été, ont été rapidement relâchés », ce qui montre que le but de la répression policière n’est pas de répondre aux prétendus casseurs, mais de tuer la mobilisation par l’usage de la violence et de la peur.

Face à ces faits, les 31 signataires de l’appel exigent entre autres choses, l’interdiction immédiate et définitive des LBD et des grenades de désencerclement, tant en manifestation que lors d’opérations de police judiciaire. De même, les signataires dénoncent l’impunité de la police qui - comme l’a montré l’affaire Benalla, toujours soutenu par les médias et l’Élysée – démontre que la justice de l’Etat n’est en rien indépendante, mais constitue un outil répressif en appui de la matraque. Un constat dont témoigne largement la note récente du Procureur de la République de Paris, visant à prolonger les gardes à vue pour empêcher de manifester.

Nous relayer ci-dessous l’appel :

Crédit photo : PQR/ Le Parisien/ MAXPPP

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024