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De quoi Marion Maréchal est-elle le nom ?

Crédit Photo : Par Marianne Casamance — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, Wikicommons

Invitation finalement annulée par le Medef, repas réussi avec des élus LR, participation à l’université d’été d’Academia Christiana… l’agenda de Marion Maréchal est scruté de près ces derniers temps. « Marion a la cote », comme le titre une récente une de Présent, le quotidien d’extrême droite. La nièce, qui n’avait trompé personne sur la réalité de son « retrait » de la vie politique, a bien entamé son retour... annoncé dès son « départ » en 2017.

En 2017, le journal Valeurs actuelles livrait le « testament politique » de la députée. Cette interview, où elle citait le « philosophe François-Xavier Bellamy », donnait déjà la direction de ses manœuvres actuelles : « la stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires ».

« Résurrection intellectuelle de la droite conservatrice »

Moins d’un an après son « départ », elle fait une apparition remarquée, près de Washington, à la très réac Conservative Political Action Conferenceoù elle multiplie les clins d’oeil à Trump. Un mois plus tard, le FN tient son congrès à Lille, sans Marion Maréchal mais avec Steve Bannon en guest star. Marine Le Pen y annonce notamment vouloir tenir un colloque pour « en finir avec mai 1968 ». Le FN ne parviendra pas à organiser sa réunion publique. Mais extrême droite et droite extrême auront leur temps de déploration de tous les maux français avec la conférence « Débranchons mai 68 ». L’événement rassemble large mais bien à droite : d’Alain Robert (l’un des fondateurs historiques du FN passé au CNIP puis à l’UMP) à Emmanuelle Ménard (députée « droite hors les murs ») en passant par Béatrice Bourges (ex manif pour tous et Printemps français) et Aurélien Verhassel (célèbre identitaire lillois et cogneur). Le colloque est organisé par l’Incorrect et lesVeilleurs d’espérance.Le premier est un magazine dont le rédacteur en chef, Jacques de Guillebon, co-préside le conseil scientifique de l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal. L’autre est une association fondée par d’anciens cadres de La Manif pour tous, dont le versaillais Pierre Nicolas, ancien directeur de cabinet de Marion Maréchal. Elle est la vedette de la soirée et y propose un projet de « résurrection intellectuelle de la droite conservatrice ».

« Former de futurs dirigeants »

En mai 2017, Marion Maréchal annonce vouloir se consacrer à son avenir professionnel. Elle s’attache à lancer une école privée d’enseignement supérieur. L’ISSEP ouvre ses portes en 2018 à Lyon et propose des cours de science politique comme de management. Son but est de « détecter etformer de futurs dirigeants aptes à travailler en mode projet dans l’univers politique comme dans l’entreprise privée »...

Convaincue que sa « famille de pensée doit investir davantage le champ de la métapolitique », Marion Maréchal déclare, au forum économique de Yalta en avril 2019, que « l’économie et l’opinion sont devenus des vecteurs de puissance comme l’étaient et le sont toujours le territoire, l’armée ou la démographie ». Son compagnon, Vincenzo Sofo, cadre de la Lega italienne, partage l’idée du besoin de formation d’une « élite alternative » capable de préparer le terrain :« la Lega doit son succès à plus de vingt ans de travail. La chute électorale du Mouvement 5 étoiles révèle à l’inverse qu’un manque de préparation est un formidable gâchis ».

Il n’est pas anodin que le Medef ait cherché à l’inviter. En voyant dans les Gilets jaunes une « remise en cause de la démocratie libérale », Marion Maréchal place le conservatisme et l’identité comme un point nodal entre les électorats « de la droite conservatrice et de la France périphérique » : conservatisme pour défendre des valeurs familiales et culturelles, conservatisme pour défendre d’un modèle social mis à mal par la mondialisation.

« Transmettre et reconquérir »

Le projet de Marion Maréchal ne se réduit pas à un rapprochement RN-LR. Il ne s’agit pas d’une concurrence avec sa tante pour le leadership sur le camp nationaliste et encore moins dans une course à la présidentielle. Le courant de pensée de Marion Maréchal cherche à former « la droite enracinée et entrepreneuriale » pour « peser concrètement dans les affaires de la cité ». Des « Républicains » séduits par la droite « hors les murs », aux jeunes entrepreneurs du cercle Audace en passant par les activistes identitaires, Marion Maréchal évolue peut-être dans l’entre-soi des extrêmes droites et des droites radicalisée. Mais elle forme des troupes qui n’ont pas besoin d’être massives.

« Transmettre et reconquérir » sera la thématique de son intervention à l’université d’été d’Academia Christiana. Marion Maréchal fait de la politique. Elle n’a jamais cessé et maintient ce vieux projet jamais abandonné de l’époque où les programmes du RPR, de l’UDF et du FN étaient tous rédigés par des membres du Club de l’Horloge. Réfléchissons à ce que cela signifie dans un contexte de recul du mouvement ouvrier et d’offensives généralisées contre le monde du travail.

Commission nationale antifasciste

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024