Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA national > Politique & économie > De Rugy est parti mais leur politique reste... Dehors ce gouvernement (...)

De Rugy est parti mais leur politique reste... Dehors ce gouvernement !

Crédit Photo : DR.

Face à l’ampleur de la crise, le numéro 2 du gouvernement François de Rugy a fini par démissionner. Il faut dire que les révélations concernant ses pratiques illégales (et scandaleuses) commençaient à s’accumuler. Une affaire qui confirme que les mœurs du « nouveau monde » ne sont guère nouvelles, une démission qui témoigne de la fragilité du gouvernement, mais qui ne doit pas faire illusion : leur politique est toujours là, et la lutte contre Macron et son monde doit se poursuivre et s’amplifier.

Le 14 juillet, Macron et son gouvernement nous avaient infligé une nouvelle démonstration de leurs choix politiques de plus en plus violents. D’un côté, contre les classes populaires, la mise en œuvre de méthodes sécuritaires incluant cette ineptie intellectuelle qu’est la « répression préventive » ; de l’autre, la solidarité sans faille avec les puissants même s’ils mentent et dilapident l’argent public. Le 14 juillet, c’était en effet la garde à vue pour une dizaine de Gilets jaunes (dont Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle) pendant que celui qui était toujours numéro deux du gouvernement, François de Rugy, se pavanait dans la tribune officielle. Tout un symbole.

Ils tapent mais on ne plie pas

Dépourvu de légitimité électorale (3,5 millions de voix en moins aux européennes par rapport au 1er tour de la présidentielle), contesté par les mobilisations des Gilets jaunes, des urgentistes, des enseignantEs, des jeunes sur la question climatique, le gouvernement ne peut que renforcer et diversifier les méthodes autoritaires pour passer en force.

Depuis le mois de novembre, le gouvernement de Macron a buté sur son incapacité à convaincre les différents secteurs de la population contestant sa politique au service des « premiers de cordée » qui ajoute, à l’injustice sociale, un mépris assez inédit de touTEs les autres.

Du côté des enseignantEs qui continuent de refuser le passage en force des réformes Blanquer, la grève des examens sous ses diverses formes a fait de ce bac un cru exceptionnel, comparable à celui de 1968. Et toutes les gesticulations de Blanquer parlant de « sabotage », de « sacrilège », de « tentative de déstabilisation scandaleuse » pour justifier des menaces de sanctions ont été sans effet sur la majorité des enseignantEs.

De même, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en visite aux urgences de La Rochelle, s’est retrouvée face à 150 urgentistes la poursuivant pendant deux heures, incapable de les convaincre que le gouvernement aurait lâché le maximum et qu’il ne leur reste qu’à trouver « une organisation pour mieux travailler ». Bilan : elle a dû être exfiltrée de l’hôpital.

Enfin le 14 juillet, la grande fête de « concorde nationale », dans laquelle Macron prétendait rassembler la « nation » derrière son armée ultra-moderne (au prix de milliards d’euros que l’on ne trouve jamais pour les besoins sociaux), a été « gâchée » par les Gilets jaunes. Car si l’armée française a pu faire voler un homme sur la place de la Concorde, la préfecture de police de Paris n’a pas pu empêcher les Gilets jaunes de manifester sur les Champs-Élysées pour la 1re fois depuis le 16 mars, ni de siffler Macron en réclamant sa démission au moment où celui-ci se pavanait sur son command-car. Pourtant la préfecture y avait mis les moyens : arrestations préventives, dizaines d’interpellations suite à des fouilles massives. Mais les forces dites de l’ordre ont mis des heures pour dégager les Champs-Élysées, gazant copieusement les touristes.

C’est ce système qu’il faut changer

Par contre, et cela dit beaucoup de la nature de ce gouvernement, la solidarité est sans faille, jusqu’à aggraver l’instabilité du gouvernement, avec les possédants et leurs représentants politiques. On pourrait citer, alors que le gouvernement ne sait pas comment boucler le budget, le report de l’annulation de certains crédits d’impôts aux entreprises qui préserveront ainsi les profits des actionnaires. Mais ce sont surtout les « affaires » qui, après le feuilleton sans fin Benalla, rebondissent ces derniers jours, révélant l’ADN de celles et ceux qui se présentaient « en rupture » avec le vieux monde des politiciens.

Avec le cas de François de Rugy, le gouvernement était directement sur la sellette. Et ce n’est pas le discours selon lequel « il n’y a rien d’illégal, les dîners informels cela se fait dans tous les ministères » qui pouvait faire rentrer les choses dans l’ordre. Normal, les bouteilles de vin à 500 euros, pour déguster des homards entre gens de bonne compagnie qui échangent ainsi tranquillement sur les voies et les moyens de faire avancer les intérêts de chacun ? Normal, le sèche-cheveux à 499 euros ? Ou les 63 000 euros pour rénover le taudis (à en croire Rugy) abandonné par Hulot au ministère de l’Écologie ?

Révoltant, lorsque cela vient des mêmes qui font péter les plombs aux salariéEs de la fonction publique en ruinant leurs conditions de travail, qui grattent sur les indemnités des privéEs d’emploi et s’interrogent sur la meilleure temporalité pour rallonger la durée des cotisations et diminuer les pensions de retraite ! En pleine tempête, et alors que Mediapart annonçait que de nouvelles révélations allaient être publiées, Rugy, en bon fusible, a finalement donné sa démission.

En réalité, Mediapart a levé un tout petit coin du voile qui recouvre pudiquement le mode de vie de ce monde d’ultra-riches, et par là-même ravivé le souffle de la révolte contre ce gouvernement de riches pour les riches. Car nous ne pouvons rien attendre d’autre de ce pouvoir qu’un renforcement des attaques antisociales et de son autoritarisme. En réponse, il y a urgence à construire dans la rue et les mobilisations un front de résistance solidaire du monde du travail, de la jeunesse et des quartiers populaires.

Cathy Billard

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le dimanche 24 mars 2024