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Amazonie : « Il faut une lutte de classe internationaliste, contre les Bolsonaro »

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Depuis plusieurs semaines l’Amazonie est en proie aux flammes. Face à l’hypocrisie d’Emmanuel Macron et aux politiques destructrices de Jair Bolsonaro, ce qu’il nous faut, c’est une lutte de classe internationaliste.

Anasse Kazib
Depuis plusieurs semaines l’Amazonie est en proie aux flammes, 73000 départs de feu recensés. Non pas les flammes de la sécheresse, mais les flammes de l’extrême droite brésilienne. Des hectares de foret détruits dont la grande majorité au Brésil, pour créer plus d’espaces agricoles pour le soja, ainsi que l’exploitation minière et la mise en place de futurs centres commerciaux et nouvelles autoroutes. Voilà la volonté affichée par le président brésilien, qui est le plus grand artisan de la catastrophe. La faune et la flore de l’Amazonie brulées à vif pour servir le profit et la politique néolibérale de Bolsonaro. Des milieurs d’animaux et de plantes rares ont été calcinés par les flammes.

La forêt amazonienne, c’est plus de 20% du recyclage des émissions de CO2 mondiales. Personne ne connait encore l’étendue de la catastrophe sur l’écosystème amazonien et encore moins de manière indirecte avec des milliers de tonnes de CO2 que l’Amazonie recyclait jusqu’à présent et qui demain réchaufferont encore plus la planète.

Le 29 octobre 2018, le président Emmanuel Macron félicitait Jair Bolsonaro, arrivé à la présidence du Brésil dans une campagne des plus nauséabondes, mélangeant propos sexistes, homophobes, anti-ouvriers, anti-climat, sans compter les multiples agressions et meurtres de manifestants. Pourtant cela n’a pas empêché Macron de le féliciter… mais de quoi au juste ?

Ce 23 août 2019, Emmanuel Macron nous a sorti son plus beau violon, en accusant le président Brésilien, d’avoir « menti » sur ses engagements climatiques, s’opposant de fait à l’accord UE-Mercosur.

Non, Jair Bolsonaro n’a pas menti, il a prévenu la planète entière de ce qu’il comptait faire de l’Amazonie, à savoir des centres commerciaux, des autoroutes, des centrales nucléaires et autres infamies pour justifier toute sa détestation de l’écosystème. Mais malgré cela, monsieur Macron, vous l’avez félicité pour son élection !

En finir avec cette alliance des gouvernements bourgeois et de leurs complices !

La dévastation de l’Amazonie est en train de susciter une colère internationale, et l’indignation des masses par delà les frontières du Brésil. C’est sous pression en France, et voulant également retrouver une place d’homme d’Etat puissant, qu’Emmanuel Macron nous pleure des larmes de crocodile face à la catastrophe qui est en train de se produire.

Assez de cette indignation des pyromanes de la planète, bunkerisés à Biarritz pour le G7, qui gouvernent ce monde avec un bidon d’essence et une boite d’allumettes ! Plus que jamais la question du climat est devenue centrale pour tous, mais les incendies en Amazonie nous montrent la voie, non pas uniquement celle de la colère, mais la voie de la révolte et du soulèvement. Ce qu’il se passe en Amazonie confirme notre politique, celle de l’internationalisme, d’une lutte de classe ouvrière par delà les frontières, pour émanciper les masses victimes du capital dans les entreprises, mais également aujourd’hui dans l’air que nous respirons !

Il y a bien des différences entre les gouvernements, mais tous couvrent la même classe bourgeoise, prête à massacrer le poumon vert de la planète pour quelques poignées de dollars de plus. Emmanuel Macron en fait de même avec la montagne aurifère en Guyane, les Sultans du Golfe, et n’hésite pas non plus à massacrer des îles en Malaisie et Indonésie, pour le sable qui leur sert à construire des buildings vides en plein milieu du désert.

L’écologie ne peut être nationaliste ou patriotique, comme voudraient nous le faire croire les « social-chauvins », des petits bourgeois qui protègent le système, tout en essayant de lui porter de petits coup indolores afin d’amuser la galerie. Je parle bien sûr de ces réformistes de gauche, ces anciens leaders d’ONG, comme Canfin ou Jadot, qui nous expliquent que l’économie de marché est positive et que féliciter le président Bolsonaro fait partie de la diplomatie, sous prétexte d’une élection dite « démocratique ». Rappelons-nous que Hitler n’est pas arrivé sur un putch, mais bien par les urnes : auraient-ils trouvé cela normal de le féliciter également sous couvert de diplomatie et de victoire électorale ?

Bien entendu je ne mets pas sur le même plan Hitler et Bolsonaro, je montre simplement à quel point il est ridicule de féliciter un sombre réactionnaire, partisan du chaos et de ne pas l’assumer en se couvrant derrière la « diplomatie » ou les « bonnes manières ». On ne peut donc justifier l’injustifiable, sous pretexte d’une élection, pour faire demi-tour quelques mois plus tard quand la bête est aux commandes.

Non, l’écologie n’est pas hexagonale, comme le nuage radioactif de Tchernobyl ne s’est pas arrêté aux frontières de la ville ; les émissions de C02 ne s’arrêtent pas aux portes de la France. Chaque individu un tant soit peu honnête intellectuellement comprend que cela n’a pas de sens d’interdire la bagnole de l’ouvrier aux portes de Paris en période de canicule, si ailleurs on incendie l’Amazonie pour en faire des terres agricoles et de l’extraction minière. Voilà pourquoi la lutte doit être internationaliste et menée par la seule classe défendant les intérêts du plus grand nombre.

La question n’est pas uniquement la dénonciation, car il est facile de dénoncer les choses en attendant que cela passe. La véritable question est celle de la stratégie proposée. Celui qui vous fait croire que le capitalisme n’est pas nocif, qu’il suffit de faire un challenge de ramassage de bouteilles dans la rue, ou de prendre quelques mesurettes contre le gaspillage, n’est qu’un charlatan de l’écologie. Ils jouent à cache-cache avec les responsables, mais la lutte de classe, contre le systeme capitaliste, qui détruit l’écosystème, n’est ni un jeu ni une lutte individuelle.

Nous ne sommes pas responsable des 57% d’émission de CO2 de l’agrobusiness, nous ne sommes pas responsables de la mise en place des barrages, nous ne sommes pas responsables des incendies en Amazonie, nous ne sommes pas responsables de la destruction des iles pour le sable des buildings de Dubai, nous ne sommes pas responsables de la surpêche, etc…

Cette extrême-droite qui brûle des forêts au Brésil et refoule des migrants en Europe...

L’incendie en Amazonie est une pierre de plus, mais une pierre visible à échelle de masse, de ce chaos que nous propose l’extrême-droite. Que cela soit les Le Pen, Orban, Salvini, Trump ou actuellement avec Bolsonaro et l’Amazonie, tous ne sont que les dignes héritiers des politiques néolibérales. Sur le plan politique les crises ne se résorbent pas, à l’image des Etats-Unis ou certains glorifient la politique patriotique avec le « Make America Great Again » de Donald Trump (qui n’aura duré que quelques mois), avant que les nombreux économistes américains annoncent une prochaine récession d’ici 2020. En Italie la crise s’accentue avec la démission du 1er Ministre Conte qui scelle définitivement la rupture entre la Ligue et le mouvement 5 étoiles. Cette vague d’extrême-droite n’a en réalité rien apporté économiquement sinon à la bourgeoisie, comme avec les réformes de Orban en Hongrie et Salvini en Italie, contre le prolétariat. Au Brésil, quand Bolsonaro ne détruit pas l’Amazonie, il attaque les acquis des travailleurs brésiliens, de même aux états-unis avec une précarisation de plus en plus importante du prolétariat américain.

Voilà ce qu’est l’extrême-droite : des mesures austéritaires contre les peuples, des murs aux frontières, des bateaux de réfugiés qui chavirent et des attaques sans précédent contre l’écosystème.

À ceux qui tomberaient dans l’idée de voter Le Pen, en se disant « On ne l’a jamais essayé », je leur dirai de voir factuellement ce qu’est la politique de l’extrême-droite dans le monde. Et j’ajouterai de manière taquine mais plutôt juste, cette phrase de je ne sais plus quelle humoriste « Quand vous vous dites, je voterai FN car je ne l’ai jamais essayé, je vous dirai que je ne mangerais pas de la merde sous prétexte de n’en avoir jamais essayé ».

Plus que jamais il va falloir en finir avec ces politiques bourgeois de tous les bords, qui passent leur temps à jouer avec nos vies pour leurs profits. Il faut que la classe ouvrière se soulève pour renverser la table, à l’image des mouvements gilets jaunes, soudanais, algériens, hongkongais : c’est un mouvement de masse à l’échelle internationale, clairement révolutionnaire, qui doit s’ouvrir dans cette période. Il faut une lutte de classe internationaliste, contre les Bolsonaro de tous pays.

Solidarité internationale avec les peuples d’Amazonie et les peuples d’Amérique du Sud, qui vivent directement ce désastre depuis des semaines.

Crédit photo : Jacques Witt / POOL / AFP

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024