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Journée de grève générale, la 4 E en deux ans, aujourd’hui en Catalogne.

Crédit Photo : DR

Publié par le Collectif Montpelliérain de Solidarité avec le Peuple Catalan. Elle serait suivie globalement à 30% chez les fonctionnaires, dont 43% chez les profs du public et 35% chez ceux du privé, toutes les facs sont fermées. Dans les hôpitaux les chiffres se situent à 25% pour le public et 19% pour les centres privés. 13,2% aussi chez les cheminots, 9% pour métro et bus de Barcelone. Pas de chiffres encore pour les dockers du port de Barcelone qui sont un des secteurs à s’être le plus massivement prononcés pour la grève. Ils ont manifesté ce matin sur la Via Laietana. La direction de Seat a décidé de fermer toute production pour la journée. La moitié du petit commerce de Barcelone est restée fermée et, selon le président de son syndicat, ce chiffre devrait augmenter dans la journée.

Les marches pour la Liberté, débutées il y a quelques jours depuis 5 villes, entrent dans Barcelone et sont très massives. Sur Girona 60 000 manifestants, restés dans la ville, manifestent.

Des voies de communication sont coupées en divers points de la Catalogne comme au port de Tarragona où l’entrée des camions est bloquée. L’entrée dans la prestigieuse Sagrada Familia de Barcelone est bloquée et la direction a décidé sa fermeture pour la journée. 57 vols sont déjà annulés au départ de Barcelone El Prat.

Cette mobilisation coïncide avec une grave crise dans le Govern et les partis indépendantistes : le président de la Généralité, Quim Torra, a annoncé que la proclamation de l’indépendance, via un nouveau référendum, est à l’ordre du jour avant la fin de la législature. Idée rejetée à la fois par ERC et la CUP, pour des raisons différentes, voire opposées. Les Communs d’Ada Colau se joignent à ceux qui demandent la démission de Quim Torra, PSOE, PP et Ciudadanos. Division aussi sur la responsabilité des violences policières, celles des Mossos : l’ANC demande la démission du « conseller » de l’Intérieur du Govern qui a reçu le soutien de Junts per Cat et du PDeC. Au milieu, dans une position inconfortable, Quim Torra qui a défilé hier avec les manifestants mais condamne la violence des manifestants sans trop évoquer celle des policiers. Certains à ERC appellent à de nouvelles élections.

En clair la riposte populaire massive, initialement impulsée par Tsunami Democratic, mais par la suite prise en charge surtout par les CDR, met en porte-à-faux l’indépendantisme majoritaire qui était déjà très divisé avant le prononcé des sentences contre les prisonniers politiques. Le débat sur violence/non violence déstabilise et fracture plus encore cette représentation politique de l’indépendantisme : tout un secteur de la jeunesse est en rupture avec le pari de la modération et des manoeuvres institutionnalistes qui la caractérise. Résultat : Madrid déstabilisé par la massivité et la radicalité de la protestation populaire mais pouvant opter pour accentuer la répression, l’indépendantisme institutionnel désarçonné et divisé par le même phénomène sans claire orientation crédible pour faire face à Madrid... Reste à voir si des entités comme l’ANC, Omnium ou Tsunami Democratic ont la capacité politique d’apporter un débouché stratégique en mesure de répondre à cette double crise sans décevoir la mobilisation populaire. Une nouvelle fois, cette grève générale en est l’illustration éclatante, est faite la démonstration de l’énorme écart existant entre cette mobilisation dans les rues, qui inclut, nouveauté de la situation, des secteurs non-indépendantistes exaspérés par le « système » (selon eux, Govern compris), et sa supposée représentation politique.

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024