L’appel à mobilisation lancée par l’intersyndicale de l’Ariège a été largement suivi, hier, à Foix. Ils étaient 8 000 manifestants d’après les organisateurs, et 4 000 selon les policiers, à défiler.
Rarement on n’aura vu autant de monde déferler dans les rues de Foix. La mobilisation contre la réforme des retraites a été largement suivie, hier, dans la cité comtale. Selon les syndicats organisateurs, ils étaient près de 8 000 manifestants à battre le pavé, 4 000 selon les forces de l’ordre.
Ce chiffre reste l’un des plus forts depuis plusieurs années. Même les mobilisations contre la loi El Khomri, en 2016, n’avaient pas autant mobilisé. Il faut revenir en 2010 pour voir une telle foule avec 6 000 personnes (selon la police) qui avaient manifesté au moment de la loi Fillon. Signe que, de tout temps, la question des retraites a cristallisé les inquiétudes de la population.
Solidarité et entraide entre les générations, maîtres-mots
Hier, dans le cortège, tous les profils étaient représentés. Cheminots, retraités, enseignants, infirmiers, aides-soignants, avocats, étudiants ou bien chômeurs. On notait également la présence de plusieurs élus locaux et personnalités politiques de gauche du département. Ils ont tous défilé, dans le calme, main dans la main, pour réclamer le retrait immédiat de la réforme portée par le gouvernement. « Ce projet de loi cache un loup, affirme Guillaume Estalrich, co-secrétaire de la FSU en Ariège. Ce loup, c’est un mensonge. Contrairement à ce que l’on nous dit, il n’y a pas de problème avec notre système de retraite. Au contraire, ce système a permis l’égalité à toutes les personnes qui ont pris leur retraite. Avec ce qu’ils prévoient, nous n’avons plus cette assurance. » Pour la CGT, cette réforme s’apparente plus à un « plan pauvreté pour Macron ». « Il est hors de question que nous sortions de ce système basé sur la solidarité et l’entraide entre les générations vers un système capitaliste, insiste Sébastien Pollaert de la CGT. Pour parvenir au retrait de cette réforme, la lutte devra s’inscrire dans la durée et mobiliser tous les salariés. Pour cela, nous serons à leurs côtés. »
Les Gilets jaunes étaient également bien représentés dans le cortège. Une femme a d’ailleurs pris la parole pour rappeler qu’ils étaient dans la rue depuis un an maintenant. « Durant cette période, la répression a été plus forte que celle connue pendant 20 ans dans le syndicalisme ! », a assuré la militante avant d’appeler à une action surprise et non violente après la manifestation. Celle-ci s’est traduite par l’installation, en fin d’après-midi, d’une bâche sur la permanence de la République en marche où on pouvait lire « En marche ou crève, c’est fini ».
Aujourd’hui et demain…
L’intersyndicale annonce un nouveau rassemblement aujourd’hui, à la zone du Pic à Pamiers à partir de 11 heures. Un autre rassemblement est prévu samedi à 10 heures, au rond-point de Pyréval, toujours à Pamiers. Les syndicats ont également annoncé qu’ils se joindraient à la mobilisation prévue à Foix par la coalition climat, samedi à 14 heures.
Océane Oulés
Empaquettage du local LREM par les gilets jaunes