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Il faut que ça explose vraiment, dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises

Crédit Photo : Photothèque Rouge /Martin Noda / Hans Lucas

L’intersyndicale nationale appelle à une prochaine journée de mobilisation (grève et manif) pour ce mardi 10 décembre, encouragée ou poussée par l’importance des manifestations et grèves du 5 décembre.

Ouf, il y a donc une suite, un autre point d’appui pour construire un mouvement social à la hauteur des enjeux. Car pour faire plier le gouvernement sur sa réforme des retraites et même au delà pour imposer des réponses aux urgences sociales, la confrontation est inévitable.

Les confédérations syndicales tergiversent entre discours radical (détermination pour le retrait de la réforme) et le bricolage d’une mobilisation au coup par coup, sans chercher en réalité, concrètement, à coordonner les secteurs en lutte, favoriser les AG convergentes dans les villes, à aider pour organiser des actions diverses entre les manif.

Les manifestations énormes de jeudi 5 montrent que la colère est là, qu’elle s’exprime. La confiance parmi les militantEs, les grévistes, manifestantEs revient peu à peu, l’espoir aussi de pouvoir changer la donne et cette perspective folle qu’un jour on peut ne pas perdre une bataille. Mais en même temps, il y a du stress, de l’inquiétude, de ne pas réussir, de manquer la bascule vers une lutte qui entraîne des millions de gens, qui permet d’entrainer celles et ceux qui soutiennent (voir les 69% des sondages) à devenir acteurs, à participer aux manif, aux grèves, à des actions de blocages économiques ...

Il y a un bras de fer à engager, maintenant et on n’a pas beaucoup de marge pour réussir. Cette date du 5 décembre est tardive et à quelques jours des vacances et des fêtes on se dit que ça peut se compliquer pour nous.
Tout est possible aujourd’hui. On a les raisons de douter de nos forces, tant nous avons pris des coups, tant nous avons subi des défaites, tant les équipes syndicales, militantes se sont réduites. Mais nous avons autant de raisons d’espérer car la souffrance, le ras le bol, le besoin de dignité sont présents.

On le sait, il faut que ça explose vraiment, dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises. il faut faire trembler le gouvernement et les possédants, c’est la seule façon d’inverser le rapport de forces.
Le gouvernement recule en parole, cherche à calmer la situation, prend une posture plus modeste, parle de négociation, de compromis. Mais il n’y a pas de compromis possible comme il n’y a pas de négociation possible.

Il faut juste tout inverser, mettre en place une politique sociale, qui redistribue les richesses parmi la population, qui reprend tout ce qu’on nous a volé depuis très longtemps, pour les services publics, pour les retraites, pour la sécu, pour les logements, pour les emplois... pour nos vies, notre avenir.

Et ça ne peut pas se faire autrement que par un mouvement profond, comme en 95 au minimum, comme en 68 ou en 36. et même plus encore, une révolte qui remette en cause le pouvoir, la proprieté des possédants.

Philippe Poutou

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024