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APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DES AG ET COLLECTIFS EN LUTTE CONTRE LES RÉFORMES BLANQUER ET LE PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES

À TOUS LES PERSONNELS DE L’ÉDUCATION, AUX ÉLÈVES,
À LEURS FAMILLES, ET AUX SYNDICATS

Paris, le samedi 14 décembre 2019

L’Éducation nationale est en train de vivre un mouvement de grève inédit depuis des années. Le 5 décembre, plus de 70 % des enseignant.e.s, du premier comme du second degré, ont fait grève. Le 10 décembre, alors que la grève avait été appelée à peine 72 heures plus tôt, ce sont à nouveau 30 % des enseignant.e.s du premier degré qui ont cessé le travail, et 62 % dans le second degré. Entre ces dates, la reconduction a été massive dans beaucoup d’établissements. Les AG d’établissements, de villes, de bassins, de départements et de régions se réunissent et rassemblent un nombre très important de collègues : 400 en Île-de-France le 5 décembre, 300 à Toulouse, 400 à Lyon, 310 à Bordeaux, 300 au Mans, 225 à Nantes, 200 à Lorient et au Havre, etc.

Cette grève historique est la réponse à l’énorme attaque du gouvernement contre notre système de retraite.

La mise en place de la retraite par points, avec la fin du calcul de la pension sur les six derniers mois ou les 25 meilleures années, signifierait une baisse considérable de nos pensions et retraites. De plus, l’instauration du point permettrait à l’État à tout instant, en prenant pour prétexte la conjoncture économique, de remettre en cause le niveau des pensions : les personnels de l’Éducation, dont le salaire baisse depuis des années du fait du gel du point d’indice, sont bien placés pour le savoir. La retraite par points n’a rien de juste ni d’égalitaire, ce n’est qu’un moyen de plus pour administrer la misère.

L’instauration d’un « âge pivot » et d’une décote pour tout départ avant cet âge constituerait en réalité un nouvel allongement de la durée de cotisation, qui concerne tous les travailleur.se.s, et pas seulement ceux nés après 1975, et confirme que le but du gouvernement n’est pas de mettre en place un système de retraite plus juste, mais de reculer l’âge de départ et de faire baisser les pensions. C’est l’ensemble de ce projet qu’il faut refuser.

Dans son allocution du mercredi 11 décembre, Édouard Philippe a tenté de jouer la division entre les salarié.e.s pour casser le mouvement : entre générations, entre secteurs professionnels mobilisés en annonçant des négociations sur les régimes spéciaux, entre public et privé.

La réponse ne s’est pas fait attendre : le lendemain, la grève a été reconduite dans de très nombreux établissements et école. En effet, la « sanctuarisation » du niveau de pension des enseignant.e.s est une promesse mensongère destinée à nous démobiliser et à nous séparer du reste du monde du travail. Par ailleurs, Jean-Michel Blanquer l’a lui-même reconnu le 10 décembre : le sujet de la revalorisation des enseignants est « le sujet sur lequel nous avons du retard ». Enfin, Emmanuel Macron lui-même, le 3 octobre, à Rodez, avait conditionné toute revalorisation des enseignants à une remise en cause de leur statut et de leur temps de travail.

Décisions de la Coordination nationale des AG et collectifs en lutte
contre les réformes Blanquer et le projet de réforme des retraites

La Coordination nationale des AG et collectifs en lutte contre les réformes Blanquer et le projet de réforme des retraites, réunie le samedi 14 décembre à Paris, a rassemblé de nombreux et nombreuses collègues en provenance de 14 académies (Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Grenoble, Lille, Lyon, Metz-Nancy, Montpellier, Orléans-Tours, Paris, Rennes, Rouen, Toulouse, Versailles).

La Coordination nationale réaffirme les revendications qui ont été exprimées dans les assemblées générales : le retrait total de la réforme Delevoye, et le refus net de tout système de retraites à points, de toute dégradation de nos pensions et de tout recul de l’âge de départ. Elle déclare son opposition à toute remise en cause des statuts et obligations réglementaires de service des personnels de l’Éducation, et à tout allongement du temps de travail.

La Coordination nationale réaffirme les revendications qu’elle porte depuis l’an dernier. Elle réclame également une nouvelle fois la démission de Jean-Michel Blanquer : il n’a que trop démontré son mépris à l’égard des enseignants, des élèves et de leurs familles, et a fait la preuve qu’il ne sert pas les intérêts du service public d’Éducation.

La Coordination nationale appelle à reconduire et amplifier la grève jusqu’au retrait de la réforme Delevoye. Elle appelle :

• à reconduire la grève dès le lundi 16 décembre pour étendre le mouvement, en particulier par des actions locales ;
• à faire du mardi 17 décembre, journée appelée par l’intersyndicale confédérale, un moment de montée de puissance de la grève reconductible dans l’Éducation, avec comme objectif de fermer totalement nos écoles et nos établissements ce jour-là ;
• à reconduire la grève les jours suivants, et à faire du jeudi 19 décembre une journée nationale de manifestations unitaires massives, appelées par l’intersyndicale. Elle appelle les collectifs locaux à prendre l’initiative d’assurer si nécessaire la tenue des manifestations ;
• à s’adresser aux organisations syndicales pour qu’elles appellent à la grève reconductible jusqu’au retrait du projet de réforme des retraites, et pour qu’elles posent un réel plan de mobilisation pour le secteur de l’Éducation ;
• à prévoir d’ici la prochaine Coordination nationale, le samedi 21 décembre, des actions à mener pendant les vacances, et à les annoncer nationalement pour pouvoir aligner les calendriers régionaux ;

Pendant les vacances en particulier et à la reprise, elle appelle :

• à verser dans une caisse de grève pour soutenir les travailleurs et travailleuses pouvant encore faire grève pendant cette période ;
• à poursuivre en janvier le mouvement si le gouvernement n’a pas accédé à nos revendications en préparant la reprise de la grève à la rentrée de janvier ;
• à participer à la deuxième rencontre nationale « Blanquer et Vidal doivent partir – Désobéissance », qui se tient le samedi 11 janvier 2020 à Paris (de 14h à 18h à l’espace Volumes, au 78, rue Compans, Paris 19e).

La Coordination nationale revendique la suppression de la première session des E3C en janvier. Elle appelle les collègues de lycée général et technologique à s’organiser dès maintenant pour empêcher la mise en œuvre des épreuves de contrôle continu.

La Coordination nationale se félicite du mouvement de grève qui est en train de naître chez les AED, les AESH et les autres catégories de l’Éducation. Elle condamne toutes les formes d’intimidation ou de pression contre les grévistes, notamment précaires. Il s’agit d’une remise en cause d’un droit constitutionnel, le droit de grève.

La Coordination nationale soutient activement tou.te.s les collègues qui reconduisent la grève grâce à la caisse nationale de lutte de la Chaîne des Bahuts et des Écoles, et remercie les contributeurs et contributrices de tous bords : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/xo7rsjoh

Elle se félicite de la venue à la Coordination nationale d’un représentant du comité de mobilisation des facs et labos en lutte, qui se tenait au même moment à Bagnolet, et appelle de ses vœux à tenir en commun une prochaine coordination de la maternelle à l’université.

La Coordination nationale soutient les lycéens et lycéennes en lutte, et condamne la brutalité et la répression policière à leur encontre, ainsi que l’attitude des administrations qui souvent met en danger des élèves et des personnels. Elle appelle les collègues à manifester leur soutien lors des blocages, et à empêcher les interventions violentes de la police contre les jeunes.

Elle appelle les AG locales (de ville, bassin, département, académie ou région) à désigner des collègues, portant des propositions de leur AG, à participer le samedi 21 décembre à Paris à une nouvelle Coordination nationale des AG et collectifs en lutte contre les réformes Blanquer et le projet de réforme des retraites. Il est essentiel de permettre de se doter d’une direction démocratique de la lutte, reposant sur la structuration des collègues à la base, représentant le plus fidèlement possible la réalité de la mobilisation.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024