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Jean Marie le Pen en Algérie

Non seulement ce type-là considère la façon par laquelle des milliers d’êtres humains, hommes, femmes et enfants ont été massacrés comme un détail de l’Histoire, mais savez-vous que quand il en an eu l’occasion, il a « mis la main à la pâte » contre d’autres ? Et on laisse encore ce bonhomme s’exprimer. Même sa fille trouve qu’il va trop loin. Quand se décidera-t-on à lui fermer la g...? Quand Anne et moi-même avons servi le Gouvernement algérien de 1965 à 1969 comme jeunes contractuels « pieds rouges », en avons écouté dans nos errances dans le bled des Aurès des histoires comme celle qu’a racontée Mohamed Cherif Moulay (voir ci-joint). Et en avons-nous traversé des forêts brûlées au napalm ? En avons-nous visité des villages rasés ? Des écoles effondrées ?
Il serait temps que nous autres Européens nous souvenions de la terreur que certains de nos générations précédentes ont répandue il n’y a pas si longtemps au cœur de ces populations qu’aujourd’hui nous considérons comme le berceau des « terroristes ». Quels modèles, quels exemples leur ont-ils ont été offerts dans ces années 50-60 en Indochine, en Algérie, et plus tard en Afghanistan, en Irak... Il est trop tard pour balayer devant notre porte ou plutôt devant la leur... Mais essayons de nous serrer les coudes et de nous battre plus utilement pour la Paix. Ne nous réjouissons pas tant de gagner des milliards à fabriquer et à vendre des Rafales qui un jour ou l’autre tueront des enfants et leurs pères, leur destination finale...
Entre le poignard de JMLP et un Rafale, quel est la différence ? Plus mince que la peau d’un être humain... Et cependant, d’aucuns glorifient encore un passé de guerre aussi bien que les outils des guerres présentes et futures...
Jean-Marc Segers

Le poignard du tortionnaire Jean-Marie de Le Pen
Au matin du 3 mars 1957, Mohamed Cherif Moulay, 12 ans, découvre un poignard dans le couloir d’entrée de la maison familiale, dans la Casbah d’Alger. Accrochée à une ceinture de couleur kaki, l’arme gît dans un recoin obscur.

C’est un oubli des parachutistes français qui ont soumis la nuit précédente son père à « la question ». Ahmed Moulay, 42 ans, a été torturé à l’eau et l’électricité, en présence de ses six enfants et de son épouse, avant d’être achevé d’une rafale de mitraillette. Le supplicié a les commissures des lèvres tailladées au couteau. Un communiqué de l’armée annoncera qu’il a été abattu alors qu’il tentait de s’enfuir. Quand il trouve ce poignard, Mohamed Cherif Moulay le cache dans le placard du compteur électrique de l’entrée.
Les parachutistes reviennent à deux reprises, les jours suivants, mettent la maison à sac. Pour rien. L’enfant se tait. Rania Moulay, elle, se rend au commissariat pour porter plainte. On lui dit : « Votre mari est mort au cours d’un règlement de comptes entre fellaghas. » Apprenant l’épisode, un père blanc, le père Nicolas, s’indigne et intervient. Les gendarmes finissent par ouvrir une enquête. « Pour qu’ils soient obligés d’admettre que ce n’était pas des fellaghas mais des militaires français qui avaient tué mon père, je leur ai donné la ceinture de toile kaki, mais pas le poignard que j’ai détaché de la ceinture et gardé », se souvient Mohamed Cherif Moulay, âgé aujourd’hui de 67 ans. L’enquête n’aboutira jamais.
Le poignard atterrit dans le buffet de la salle à manger des Moulay. Il y restera jusqu’en avril 2003, date à laquelle l’envoyée spéciale du Monde à Alger réussit à le rapporter en France. Cette pièce à conviction sera présentée à la 17e chambre, lors du procès en diffamation intenté par Jean-Marie Le Pen contre Le Monde, le 15 mai suivant.
En acier trempé, long de 25 centimètres et large de 2,5 centimètres, il s’agit d’un couteau du type de ceux qu’utilisaient les Jeunesses hitlériennes, fabriqué par des couteliers allemands de la Ruhr, selon l’enquête menée par le journaliste Sorj Chalandon. La lame porte le nom de J.A. Henckels, fabricant à Solingen. Le manche, en partie recouvert de bakélite noire, est incrusté d’un losange dont l’écusson est tombé dans les années 1970, à force d’avoir été manipulé par les enfants Moulay. Sur le fourreau de ce poignard, on peut lire : J. M. Le Pen, 1er REP.
Cet article est tiré du Hors-série du Monde : « Guerre d’Algérie. Mémoires parallèles ».

Voir en ligne : http://www.algerie-dz.com/forums/sh...

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024