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Convention citoyenne pour le Climat : « Macron passe du « sans filtre » aux cent filtres » !

Crédit Photo
Marie-Pia Rieublanc/Wikimedia Commons
Commission nationale écologie

La politique climat de Macron peut sembler contradictoire. Côté obscur, il caviarde allègrement les propositions de la Convention citoyenne pour le Climat en rejetant tout ce qui aurait pu grignoter les dividendes et les intérêts de l’industrie chimique ou automobile, de l’agriculture industrielle, de la publicité, de l’immobilier… Côté lumière, il parade au sommet « Ambition climat », organisé par l’ONU, la France et la Grande-Bretagne, insistant sur la nécessité de se « donner une trajectoire et des moyens crédibles pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 ».

Macron joue avec le climat

L’inaction climatique est si voyante que le Conseil d’État a donné raison à la ville de Grande-Synthe et à « L’Affaire du siècle » contre l’État. Quant au « contrat moral » de reprendre les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, il passe du « sans filtre » aux « 100 filtres ». Dès juin, Macron avait remisé la taxe de 4% sur les dividendes et la limitation de la vitesse à 110 km/h sur autoroute. Puis ce fut le rejet du moratoire sur la 5G, de la limitation de la publicité pour les SUV et autres monstres hyper-polluants. Exit aussi la redevance sur les engrais azotés pourtant responsables des émissions de Nox, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2, l’obligation de rénovation thermique des bâtiments… La responsabilité est reportée sur les « citoyens-consommateurs » appelés à changer leurs « comportements individuels ». Et pour couronner le tout, Macron dégaine un référendum pour inscrire la défense du climat et la préservation de l’environnement dans la Constitution : une minable manœuvre politicienne d’autant plus misérable qu’elle concerne la menace la plus grave et la plus globale à laquelle l’humanité est confrontée.

« Il faut que tout change pour que rien ne change »

L’Accord de Paris posait l’objectif de limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5°C ou 2°C maximum, mais acceptait que les États s’engagent… à dépasser largement cette limite. Ce qu’ils ont fait ! La compilation des engagements des États conduisait à une augmentation entre 3 et 4°C, et ces engagements insuffisants ne sont même pas tenus. Le bouleversement climatique est à l’œuvre : l’année 2020 sera parmi les trois plus chaudes jamais enregistrées. Les catastrophes, dont les phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique sont le principal moteur, ont doublé en vingt ans, tuant plus de 1,2 million de personnes dans le monde depuis 2000. Il est de plus en plus certain que le seuil de 1,5 °C d’augmentation de la température sera franchi dans les années 2030…

Devant la catastrophe imminente, les gouvernants doivent relever leurs engagements, c’est la mission assignée à la COP26 à Glasgow initialement prévue en 2020 et repoussée à novembre 2021. Et c’est reparti pour les grandes déclarations : les USA débarrassés de Trump, les 27 pays de l’Union européenne et la Chine… tous d’accord pour la « neutralité carbone » en 2050 ! Mais cette neutralité – ou émissions nettes zéro – cache de lourdes menaces : nucléaire et autres fausses solutions dangereuses de capture-séquestration du CO2, géo-ingénierie (manipulation du climat), différents « mécanismes de compensation », véritable impérialisme vert, au détriment des pays et peuples du Sud global. En outre, le renvoi à 2050 des objectifs ouvre la possibilité d’un dépassement temporaire. Pari criminel ! Un basculement climatique irréversible (fonte de la calotte glaciaire du Groenland ou désintégration de glaciers de l’Antarctique) risque fort de se produire entre 1,5 et 2°C.

La neutralité carbone est un leurre dangereux. Entre l’urgence climatique et le productivisme capitaliste, il n’y a pas d’arrangement. La construction d’un mouvement populaire mondial est une urgence vitale : pour imposer la réduction des émissions dans les transports, le bâtiment, l’énergie, l’agriculture ; la réduction de la production matérielle et des transports, dans la justice sociale ; le refus du dépassement temporaire et des fausses solutions ; la justice climatique pour les peuples du Sud global. Différents réseaux proposent une grève mondiale pour le climat au moment de la COP26 en novembre 2021. Une perspective dont nous devons nous emparer !

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024