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Voyage en Palestine

Plusieurs militants du NPA de Quimper sont allés en Palestine au mois d’avril avec le groupe de l’AFPS-centre Bretagne. Le voyage était passionnant, nous avons décidé de vous en faire profiter sous la forme d’un feuilleton dont les épisodes paraîtront exclusivement dans Rouge Glazik. Nous commencerons par notre visite de la vieille ville de Jérusalem.

La partie orientale de Jérusalem, où se trouve la vieille ville, est occupée par Israël depuis la guerre des 6 jours en 1967. Les valises de résolutions votées par l’ONU demandant le retrait israélien n’ont jamais été appliquées. Aucune sanction n’a été prise pour contraindre Israël à se retirer des territoires occupés. Pire, la colonisation et l’expulsion des palestiniens se poursuit et s’accélère.

Lors de notre visite de la vieille ville, nous avons constaté la brutalité et l’arbitraire de l’occupation israélienne.

Nous entrons par la porte de Damas, la plus connue des portes de la vielle ville située au nord des remparts.

A l’approche de la porte, la foule devient plus dense. Intra muros, il faut se frayer un chemin entre les étals des marchands, les charrettes à bras, les commerçants palestiniens qui nous hèlent et le flot des passants.

Le vendredi est le jour de la prière pour les musulmans, ils sont nombreux à vouloir aller prier à la mosquée Al Aqsa. Mais les forces de police barrent les rues, contraignant les musulmans à emprunter des déviations qui allongent considérablement le trajet jusqu’à la mosquée. Devant nous, une musulmane âgée en fauteuil roulant doit passer par plusieurs escaliers. Nous comprenons rapidement le problème : pour les orthodoxes, la fête de Pâques en 2015 a lieu le dimanche 12 avril, donc ils célèbrent le vendredi saint. Pour les chrétiens, c’est le jour où Jésus a été torturé puis crucifié. Les orthodoxes suivent donc la Via Dolorosa qui emprunte le parcours qu’aurait suivi Jésus il y a 2000 ans. Nous laissons passer la procession en nous rangeant de part et d’autre de la rue, ou en suivant la visite de la prison de Jésus et de Barabbas. Les pèlerins sont majoritairement Egyptiens. Les Coptes, chrétiens égyptiens sont majoritairement orthodoxes (à plus de 90%) et viennent nombreux pour Pâques à Jérusalem en pèlerinages organisés. Ils défilent dans les rues avec leurs mégaphones et leurs grandes croix. Dans la procession, il y a également des chrétiens orthodoxes d’Europe de l’est : russes, ukrainiens ou roumains.

Quand la procession est passée, nous la suivons un peu puis nous bifurquons pour sortir de la via Dolorosa. Nous parcourons une grande galerie commerciale qui aboutit à l’esplanade des mosquées mais le vendredi, l’entrée est interdite aux non musulmans. Des soldats font barrage. Devant notre déception, un soldat israélien plus obligeant prend nos appareils pour aller tirer quelques photos du lieu qui nous est interdit. Demi-tour donc et nous poursuivons notre chemin vers le mur des lamentations.

Quand nous arrivons au check point, c’est la « relève de la garde » plus d’une centaine de policiers armés, parfois assez lourdement traverse le tunnel pour se rendre près du mur occidental. Nous passons sous un portique de détection, étrangement celui-ci est certifié compatible avec les pratiques rituelles, sûrement pour éviter les problèmes avec les intégristes juifs qui sont très nombreux à Jérusalem. On les reconnaît à leurs étranges accoutrements : grands chapeaux noirs à peine posés sur leurs têtes, toques de fourrure, mèches spiralées et crânes rasés. Au détour d’une rue, Nazim fait remarquer à l’un d’eux, un jeune homme, qu’il a perdu son écharpe, il sursaute et paraît effrayé (encore le fameux look Nazim !) jusqu’à ce qu’il comprenne ce dont il s’agit . Pas de merci. Il repart en courant, nous ne l’intéressons pas.

Au mur des lamentations, on doit coiffer une Kippa en polyester avant de s’approcher. Puis à gauche du mur, on peut entrer dans une galerie souterraine dans laquelle les prieurs sont très nombreux. Les hommes et les femmes sont séparés : 1/3 du mur pour les femmes, 2/3 pour les hommes. Les intégristes juifs veulent interdire entièrement le mur aux femmes.

Ensuite nous traversons le quartier juif de la vieille ville. Plus neuf, plus moderne, plus propre, très calme c’est un grand changement par rapport à ce qu’on a vu durant la matinée. On surplombe le Cardo, ancienne rue de l’époque romaine dont il subsiste une colonnade bien conservée. De nombreuses synagogues dont la plus grande est la synagogue Ha-Hurva, sa reconstruction à l’identique a été terminée en 2010.

Nous sortons du quartier juif pour nous rendre à l’église du Saint Sépulcre. Il s’agit d’un sanctuaire englobant les lieux présumés du Calvaire : le lieu de la crucifixion (Golgotha : mont du Crâne) et le tombeau de Jésus. Six groupes chrétiens se partagent les lieux : les catholiques romains, les grecs orthodoxes, les arméniens apostoliques, les syriaques orthodoxes, les éthiopiens orthodoxes et les coptes. Les disputes sont fréquentes entre ces groupes chrétiens. La clef du lieu est, en principe confiée à un musulman.

A l’intérieur de l’église, la foule est immense. La décoration est très riche, les rites semblent fort différents de ceux que nous connaissons en Bretagne. Des pèlerins mangent à l’intérieur de l’église, certains prient de façon très démonstrative. L’église est immense et comprend de nombreuses chapelles, on peut admirer les reliques de Jean-Baptiste ou de Marie-Madeleine. En descendant plusieurs escaliers on arrive à la grotte dans laquelle on aurait retrouvé la « vraie croix ». Une légende est mise en scène dans une petite chapelle : la croix de Jésus aurait été plantée dans cette roche calcaire qui présente une grande fente en son centre, le tout surmontant une pierre ayant vaguement la forme d’un crâne, ce serait celui d’Adam. Au moment de la mort de Jésus en croix, la terre aurait tremblé, provoquant cette fente dans la roche. Ainsi le sang de Jésus aurait coulé jusqu’au crâne d’Adam rachetant ainsi le péché originel. C’est-y pas gentil ?

La foule se densifie encore quand on approche du sépulcre proprement dit. Des popes orthodoxes très costauds et très patibulaires font le service d’ordre. Nous renonçons à entrer, et nous rebroussons chemin. Les policiers Israéliens armés sont très présents à l’intérieur comme à l’extérieur de l’église.

Nous nous retrouvons à l’extérieur où les policiers ont fait du zèle en faisant, sans raison apparente, reculer tout le monde y compris les personnes âgées qui attendent assises sur les marches la sortie de leur groupe, elles sont refoulées sans ménagement. Bravo l’hospitalité israélienne !

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024