ENVIRONNEMENT - Ils disent non à Monsanto. Plusieurs milliers de militants anti-OGM ont participé ce samedi 23 mai à des rassemblements en France contre Monsanto et consorts (Bayer, Syngenta, les multinationales des OGM et des pesticides). International, l’appel avait été lancé dans une cinquantaine de pays. Dans l’hexagone, plus de 35 villes de métropole et des DOM ont pris part à cette initiative.
C’est le collectif citoyen des Engraineurs et l’association Combat Monsanto qui ont lancé l’appel à marcher en France. Leurs revendications : stopper l’offensive des OGM en Europe et arrêter ce qu’ils dénoncent comme un « empoisonnement par les pesticides ». Mais également mettre en lumière les alternatives dans les domaines de l‘agriculture et de l’alimentation, et affirmer l’opposition grandissante au projet de Grand marché transatlantique (Tafta).
Le collectif anti-OGM appelle par ailleurs à la « cessation immédiate des brevets sur les semences et le vivant ». Il dénonce en outre« la dérive des fermes-usines où des animaux sont parqués dans des cages pour être gavés d’OGM », sans qu’aucun étiquetage sur la viande n’éclaire le choix du consommateur. A Strasbourg, où siège en partie le Parlement européen, qui a autorisé en avril l’importation et la commercialisation de 19 OGM, une manifestation s’est également déroulée devant l’institution européenne.
Le pesticide Roundup en ligne de mire
Près de Toulouse, plusieurs dizaines de manifestants ont envahi le rayon jardinerie d’un hypermarché, pour en retirer les flacons d’herbicides - tel le Roundup de Monsanto - qui contiennent une substance active récemment classée « cancérogène probable ». Les manifestants ont distribué leurs tracts réclamant « le retrait du Roundup » dans une grande surface de Portet-sur-Garonne, dans la banlieue sud de Toulouse.
Le Roundup est l’un des herbicides les plus vendus dans le monde, dont le principe actif - le glyphosate - a été classé « cancérogène probable chez l’homme », le 20 mars, par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En dehors de cette opération « commando », la plupart des rassemblements en France se sont limités à des marches dans le centre des villes. De nombreux tweets réunis sous le hashtag #MAM2015 (pour March against Monsanto") témoignent d’une mobilisation relativement conséquente.
Le cortège parisien :
A Paris, de 2.000 à 3.000 personnes ont effectué une marche entre la place Denfert-Rochereau et le Champs-de-Mars, accompagnées par des percussions. Parmi les manifestants figurait Marie-Monique Robin, l’auteur du livre « Le monde sans Monsanto » qui a dénoncé samedi matin sur RTL un scandale à venir du type de celui de l’amiante. « L’enjeu est énorme », a-t-elle ajouté.