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AP-HP  : les hospitalierEs ne baissent pas pavillon !

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Après une nouvelle journée de mobilisation, on continue ! © Photothèque Rouge / JMB

À la veille de la troisième journée de grève de toute l’AP-HP (Assistance publique – hôpitaux de Paris), la question était légitime : le mouvement allait-il s’essouffler ? Eh bien non !

Malgré les intimidations de la hiérarchie, les assignations massives et les retraits sur salaire, les « nouvelles bases de dialogue » de Hirsch ont été rejetées par l’ensemble des personnels qui étaient 10 000 à se mobiliser à l’appel de l’intersyndicale.

Accueil à coups de lacrymo et matraques

Dynamique et combative, la manifestation s’est dirigée vers l’Élysée pour interpeller Hollande et son gouvernement. En effet, le plan Hirsch – « renégocier » les 35 heures et l’organisation du travail à l’AP-HP, en supprimant un grand nombre de jours de RTT et de repos des 75 000 salariéEs (hors médecins) du plus grand groupe hospitalier d’Europe – s’inscrit dans leur « Pacte de responsabilité ». Ce gouvernement veut économiser 10 milliards d’euros dans la santé, dont 3 dans les hôpitaux publics !
La bataille de l’AP-HP est cruciale pour le secteur de la santé, et centrale dans la guerre contre l’austérité. Et en guerre ce gouvernement l’est : la délégation de l’intersyndicale et les manifestantEs qui ont voulu se rapprocher de l’Élysée à la fin de la manifestation se sont fait accueillir à coups de lacrymogènes et de matraques par les CRS.

Pas d’essoufflement

Les milliers de manifestantEs ont clairement exprimé leur rejet total du plan Hirsch. Beaucoup de banderoles pour s’adresser à toute la population, et dire que le mouvement va au-delà de la défense des RTT : « Personnel épuisé = santé en danger »...
C’est ce qui explique aussi que le mouvement ne s’essouffle pas pour l’instant : les hospitalierEs ont conscience que c’est le sens même de leur métier qui est menacé. Et ce 11 juin a vu des collègues et des services qui n’avaient pas encore été touchés par la grève entrer dans la danse.
Des délégations de grévistes venus de Toulouse, Caen, Rouen, Besançon, Rennes, comme des centaines de collègues des hôpitaux psychiatriques de la région parisienne, ont également battu le pavé, non par simple « solidarité », mais aussi parce que si le plan Hirsch s’impose à l’AP-HP, tout le monde y passera dans l’hôpital public.

Nouvelle formulation, vieux projet

C’est l’une des raisons d’une possible victoire du mouvement : celui-ci peut s’étendre au-delà de l’AP-HP, gagner ne serait-ce que les nombreux établissements qui subissent eux-mêmes attaques et restructurations, cristalliser un ras-le-bol général du secteur de la santé. Il peut avoir une résonance politique immense dans tout le pays et symboliser le rejet de l’austérité. Pour en arriver à une telle épreuve de force, politique, il faut une énergie considérable. De la colère. Beaucoup de salariéEs en ont, ils viennent encore de le montrer. Et beaucoup de détermination.
Le gouvernement est ainsi coincé entre l’enjeu du projet et le risque d’extension de la mobilisation. C’est ce qui explique la sortie de ce « relevé de conclusions », formulation habituellement réservée à une fin de négociation, mais qui en l’espèce n’est qu’une nouvelle formulation du même projet. Derrière l’annonce du renoncement au projet délirant des 7 heures par jour, il y a une tentative de division des personnels, voire de l’intersyndicale, avec des mesures différenciées. Mais l’essentiel reste : supprimer des jours de repos, RTT ou autres, pour préserver l’objectif initial de résorption de la dette des repos due sur les comptes épargne-temps, et dans la foulée, la suppression de 4 000 CDD...

Prendre ses affaires en main

L’intersyndicale ne baisse pas pavillon, et continue d’exiger le retrait total du projet Hirsch. Mais elle hésite sur l’extension de la lutte à l’ensemble de la fonction publique hospitalière. Malgré tout, les décisions de l’intersyndicale de ce mardi 16 juin fournissent la possibilité de poursuivre la lutte. Un nouveau rassemblement est organisé jeudi 18 juin1 pour exiger le retrait total du plan Hirsch et réaffirmer les revendications des personnels : maintien des 35 heures et des RTT, avec l’embauche indispensable et urgente pour la qualité des soins et l’arrêt de la dégradation des conditions de travail.
Plus que jamais les salariéEs de l’AP-HP doivent amplifier le mouvement, prendre leurs affaires en main dans leurs AG locales, et s’organiser démocratiquement à l’échelle de tous les hôpitaux de l’AP-HP pour se coordonner et décider de l’avenir.

CorrespondantEs

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024