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Sivens - la répression se prend les pieds dans le tapis

Crédit Photo : DR

En l’espace de deux jours, le pouvoir vient de subir deux revers judiciaires coup sur coup dans ses opérations de répression des opposants au barrage de Sivens.

Lundi 29 juin, c’est le site d’information collaboratif et indépendant IAATA (Information Anti-Autoritaire Toulouse et Alentours) qui était dans le viseur, suite à la publication d’un article de compte-rendu de la manifestation du 21 février. Considéré abusivement comme « directeur de publication » (pour un renouvellement de nom de domaine un an auparavant), un toulousain était inculpé pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime », et encourait cinq ans d’emprisonnement et 40 000 € d’amende. Une procédure totalement inédite contre la liberté de la presse qui donne un bel aperçu de ce qu’est « l’esprit Charlie » pour le gouvernement et ses relais !

Mais devant le vide du dossier, le parquet a été contraint d’annoncer lui même l’abandon des poursuites dès l’ouverture du procès.

Mercredi 1er juillet se tenait le procès en appel de Yannick, ouvrier du bâtiment de 42 ans, accusé d’avoir blessé gravement un gendarme à la main, en septembre 2014 à Sivens (45 jours d’ITT). Condamné en première instance sur la foi de deux témoignages de gendarmes, une vidéo amateur montre que c’est en réalité un autre gendarme qui lui donne un violent coup de pied dans la main1.

Ironie de la situation, cette affaire montée de toutes pièces avait été prise en exemple plusieurs fois à l’automne par le ministère de l’Intérieur pour illustrer la soi-disant violence des opposants au barrage de Sivens.

Or s’il y a une chose que cette affaire vient confirmer, c’est que la violence a dès le début été l’œuvre des forces de l’ordre, qui loin de répondre de manière « proportionnée » (sic), ont agressé les opposants avec une violence tellement aveugle et non maîtrisée qu’ils ont même réussi à se blesser gravement entre eux. Rappelons qu’au delà de ce cas qui prêterait à rire, les violences policières ont fait de nombreux blessés parmi les opposants, sans qu’aucun responsable ne soit jamais inquiété, jusqu’à aboutir dans la nuit du 25 au 26 octobre à la mort de Rémi Fraisse. Celle-ci n’était pas le fruit du hasard mais bien d’une volonté délibérée de terroriser les opposants par la violence. Dans ces conditions, il était malheureusement inévitable qu’un drame survienne tôt ou tard.

Mais ce verdict vient également jeter le discrédit sur toutes les autres condamnations, basées pour la plupart sur la seule foi de témoignages policiers, dont la crédibilité est sérieusement entachée. Cela confirme ce que les opposants ont toujours dénoncé : la condamnation de militants voire de simple passants sur la base de dossiers fabriqués de toutes pièces et de témoignages à charge largement mensongers.

Manifestement pour l’Etat et le gouvernement tout est bon pour faire taire la contestation, et même quand il est pris la main dans le sac de bidonnage comme ici, la cour d’appel condamne quand même Yannick pour refus de prélèvement d’ADN et condamne un autre militant pour des faits similaires sur la base des témoignages … des mêmes policiers qui ont menti pour Yannick !

Alors que rien n’est fait contre les responsables de la mort de Rémi Fraisse et des multiples violences policières tant avant qu’après sa mort, de nombreuses questions politiques restent entières : qui a donné les ordres pour une telle violence policière ? Qui a donné les ordres pour procéder à tant d’arrestations arbitraires ? Qui a donné les ordres pour fournir de faux témoignages ?

Une chose est sûre, la violence de la répression étatique - tant policière que judiciaire - vient cyniquement nous rappeler que l’Etat n’est pas un outil neutre mais bien une machine de guerre au service de la classe dominante.

Face à lui, l’union et le nombre sont notre force. C’est pourquoi il faudra commencer par être nombreuses et nombreux au grand rassemblement de Notre-Dame-des-Landes, les 11 et 12 juillet.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024