L’été est toujours le moment propice ! Le Conseil Constitutionnel a été saisi par le premier ministre au sujet de l’alinéa 3 de l’article 2 de la loi du 13 juillet 2011 prévoyant la création d’une commission pour expérimenter la fracturation hydraulique.
Le Conseil Constitutionnel a rendu un avis permettant de modifier par décret cet alinéa. L’expérimentation de la fracturation hydraulique pourra enfin avoir lieu...
ce qui concerne la commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux :
12. Considérant que le premier alinéa de l’article 2 de la loi du 13 juillet 2011 susvisée crée une commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux ; que les deuxième et troisième alinéas de l’article 2 chargent cette commission d’évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives ainsi que d’émettre un avis public sur les conditions de mise en œuvre des expérimentations prévues à l’article 4 de la loi du 13 juillet 2011 ; que le dernier alinéa de l’article 2 précise les catégories de personnes composant cette commission et renvoie à un décret en Conseil d’État sa composition, ses missions et ses modalités de fonctionnement ;
13. Considérant qu’aux termes de l’article 7 de la Charte de l’environnement : « Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » ; que la détermination des modalités de la mise en œuvre de ces dispositions incombe au législateur et, dans le cadre défini par la loi, aux autorités administratives ;
14. Considérant que les dispositions des trois premiers alinéas de l’article 2 de la loi du 13 juillet 2011, qui instituent un organisme chargé d’assurer une information publique relative aux techniques de fracturation hydraulique et aux techniques alternatives ainsi qu’aux expérimentations en matière d’exploration et d’exploitation du sous-sol en matière d’hydrocarbures liquides et gazeux, mettent en cause le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi en vertu de l’article 7 de la Charte de l’environnement, d’accéder aux informations relatives à l’environnement ; que, dès lors, ces dispositions ont le caractère législatif ;
15. Considérant que les dispositions du dernier alinéa de l’article 2 de la loi du 13 juillet 2011, qui sont relatives à la composition de la commission, ne mettent en cause ni les principes fondamentaux de la préservation de l’environnement, ni le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi en vertu de l’article 7 de la Charte de l’environnement, d’accéder aux informations relatives à l’environnement ou de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, ni aucun autre principe ou règle que la Constitution place dans le domaine de la loi ; que, dès lors, ces dispositions ont le caractère réglementaire ;
Voici le commentaire à chaud de Arnaud gossement qui peut être chaleureusement remercié d’avoir révélé cette information capitale.
Donc, pour être tout à fait clair, cela signifie que le gouvernement a l’intention et va pouvoir modifier par simple décret la composition et donc le mode de fonctionnment de cette fameuse commission... Lorsque l’on est entre soi, c’est tout de même plus facile non ? Et qui dit commission, dit ouverture de la porte à l’exploration... dont on ne doute pas qu’elle conduise à l’exploitation... A vos claviers amis opposants et faites circuler. La partie continue... Mais se passer aussi souvent de la loi et du parlement, ça porte un nom...