Le 4 aout, c’est un anniversaire important, même s’il fut tragique.
Le 4 aout 1914, les députés socialistes votaient les crédits de guerre, pour ce qui allait être la pire des boucheries humaines. Ils trahissaient en cela l’engagement pris un an auparavant, lors du congrès de l’Internationale à Bâle, affirmant qu’en cas de guerre, les socialistes appelleraient à la grève générale.
Cependant, dans la nuit du 3 Aout, une trentaine de députés allemands se prononcèrent pour refuser les crédits de guerre, mais se soumirent finalement à la discipline de parti.
Parmi eux Karl Liebknecht, regretta cette position, et dès septembre 1914, engagea avec Rosa Luxemburg des mobilisations contre cette guerre impérialiste. Le 2 décembre, avec un autre député, Otto Rhule, il vota au Reichstags contre les crédits de guerre. Pendant ce temps, une trentaine de députés socialistes oppositionnels quittaient la salle, pour ne pas rompre avec la discipline du parti, mais pour marquer leur opposition à la guerre.
Par la suite, dès Aout 1915, et jusqu’à la fin de la guerre, le groupe des trente votait systématiquement contre la guerre. L’un d’eux étant August Merkel de Dresde, probablement un ancêtre de d’Angèla.
Ce positionnement courageux de ceux qui se qualifiaient de spartakistes, se traduisaient aussi, en Allemagne par des grèves et des manifestations massives, en pleine guerre. Des Comités de soldats se créaient dans ce contexte dans de nombreuses casernes, bases maritimes, et sur le Front.
Rien de tel ne s’est produit en France, et il est pitoyable de voir François Hollande, aujourd’hui célébrer de façon « patriotique », « notre victoire », oubliant que celle-ci est d’abord le résultat de l’action militante d’internationalistes comme Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg qui tout au long de cette sale guerre se sont battus contre leur propre impérialisme …
Tous deux ont été massacrés, début 1919, par les corps francs (ancêtres des nazis) sur ordre du ministre socialiste Gustav Noske.
« A bas la guerre, à bas le gouvernement » criait Liebknecht en plein Reichstag, dès 1914.
« A bas le révisionnisme qui oublie le marxisme pour gérer le capitalisme » lui répondait en écho Rosa Luxembug .
Aujourd’hui, en France aucune rue ne porte le nom de ces deux militants exemplaires. Par contre nombreuses sont les avenues Thiers, et autres bourreaux.
Karl, Rosa, et les autres spartakistes, 101 ans après, on ne vous oublie pas.
Roland du Gard