Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA 09 > Le soutien aux réfugiés s’organise

Le soutien aux réfugiés s’organise

Photo DDM, N. C.

Mercredi soir, une réunion était organisée à la mairie de Foix, à l’initiative du NPA.

Une trentaine de personnes, élus, associations caritatives et particuliers, étaient présentes.
Le but de cette réunion est de regrouper toutes les personnes (élu(e)s, particulier(e)s), milieu associatif afin d’organiser le soutien aux réfugiés en Ariège.

À côté des hébergements, les dons de vêtements et nourriture seront les bienvenus.

Nous refusons les quotas imposés par Bruxelles et Paris

Nous ne ferons pas le tri entre les migrants

Fermeture de FRONTEX

Ouverture des frontières

Réfugiés. La guerre aux portes de l’Europe forteresse


Les dizaines de milliers de personnes noyées dans la Méditerranée ont été traitées comme une triste fatalité advenue à des gens qui, malgré les avertissements et les menaces de l’Union européenne (comme le délit d’entrée irrégulière sur le territoire), ont quand même décidé de passer « illégalement » la frontière. Les insultes n’ont pas été seulement relayées dans la presse, elles se sont au fur et à mesure institutionnalisées. Qui rentre de manière irrégulière sur le territoire est un clandestin. Point.
Mais comment faire lorsque rester dans son propre pays devient impossible à cause du durcissement des conditions de vie et des guerres ? Qu’il n’existe presque aucune manière de pénétrer légalement en Europe que ce soit en quête d’une protection ou tout simplement pour fuir la misère ? L’entrée irrégulière est ainsi non pas un choix librement décidé par la personne, mais une roulette russe imposée par la « démocratique » Union européenne. Noyades, vols, viols, violences, abus, répression policière peuvent devenir les compagnons de route des migrants et des réfugiés tout au long de leur chemin.
Mais aucun mur, aucun fil barbelé ne peuvent contenir les dizaines de milliers de personnes qui essayent de trouver un abri, pour eux-mêmes et leurs proches, contre les catastrophes qui bouleversent leur pays.
Voilà la guerre que les États européens ont silencieusement déclarée et qu’ils pensaient garder à distance, dans les pays d’origine ou leurs pays limitrophes. Cette guerre, l’Europe est désormais contrainte de la mener à ses portes. De manière plus visible, et plus lisible par la jeunesse et les travailleurs européens.
Nous avons vu aujourd’hui en Hongrie un dispositif policier et militaire déployé en grande force afin d’empêcher à tout prix l’entrée des réfugiés sur le territoire européen, ne fût-ce que pour se diriger vers l’Allemagne ou le nord de l’Europe. Le gouvernement ultra réactionnaire de Viktor Orbán a alors ordonné la répression brutale de ces migrants désireux de trouver asile en Europe et qui criaient « liberté ».
C’est avec des moyens militaires que les forces de répression sont intervenues : accompagnées de deux hélicoptères et de trois véhicules militaires armés stationnant désormais à la frontière, elles ont tourné leurs canons à eau et leurs gaz lacrymogènes contre les réfugiés.

Oui, il s’agit bien d’une guerre, une guerre contre les migrants.

Une soixantaine de réfugiés ont été arrêtés hier. Mardi, c’était déjà 367 migrants, dont 316 qui ont été poursuivis pour avoir endommagé la clôture barbelée érigée à la frontière serbe, et 51 pour l’avoir simplement franchie. Ces migrants sont tombés sous le coup des nouvelles lois sécuritaires et liberticides, approuvées début septembre et entrées en vigueur le 15 septembre.
Ces tentatives de criminalisation des migrants ne sont pas nouvelles, la France avait été l’un des précurseurs en tentant, en 2005, de rendre le « séjour irrégulier » passible d’un an de prison, loi non appliquée suite à des arrêts de la Cour de justice européenne.
Le gouvernement ultra réactionnaire de Viktor Orbán est allé plus loin et compte réellement appliquer ces nouvelles lois liberticides. Elles permettent l’incarcération jusqu’à trois ans des personnes ayant traversé irrégulièrement la frontière et jusqu’à cinq ans dans le cas où, en traversant, elles auraient endommagé la barrière de fils barbelés récemment dressée par le gouvernement.
Suite à la ferme volonté du gouvernement hongrois de garder ses frontières bien fermées, une nouvelle route migratoire pour atteindre le cœur de l’Europe semble passer par la Croatie, vers laquelle des centaines de migrants sont en train de se diriger.
Mais cette nouvelle route peut, elle aussi, se révéler bien dangereuse. Des volontaires croates appellent les réfugiés à la prudence puisque certains terrains seraient encore minés depuis l’époque de la guerre civile.
Triste destin celui des réfugiés : chassés de leur pays d’origine par les guerres qui ont traumatisé leur présent, brutalisés par la guerre de la forteresse Europe qui se hisse devant leur futur, hantés le long de leur route par les fantômes des guerres passées.
Alors que les migrants vont de nouveau risquer leurs vies sur de nouvelles routes, la réaction du Premier ministre de la Hongrie a été fulgurante : « Nous avons décidé de construire une clôture à la frontière roumaine également, le long de la rivière Mures.
Et nous allons sans doute en construire une autre le long de la frontière croate. On suit leur piste… ». La guerre et la chasse aux migrants traités pire que des animaux sont bien déclenchées.
Alors que d’autres gouvernements européens, comme l’Allemagne et l’Autriche, viennent de fermer leurs frontières, et que le Premier ministre français, M. Valls, déclare qu’il n’hésitera pas à rétablir des contrôles aux frontières, nous pouvons bien craindre que la violence hongroise ne soit que le premier épisode d’un scénario susceptible de se reproduire ailleurs en Europe. La chasse aux réfugiés de la Chapelle de cet été à Paris ne représenterait alors qu’un avant-goût de la liberté et de la solidarité françaises.

Voir en ligne : Accueil des réfugiés : 40 ONG écrivent à François Hollande

P.-S.

Le site en soutien aux réfugiés en Ariège est crée : http://www.soutien-refugies-ariege.org

Il permettra à ceux qui le souhaitent de rejoindre le regroupement pour aider l’installation des migrants dans notre département.
Il s’agit à présent d’être nombreux et de montrer que nous nous mobilisons indépendamment des atermoiements du gouvernement, de son double discours et de l’Europe.
Tout comme celles d’A. Merkel, les larmes socialistes ont vite séché après l’émoi provoqué par la mort du petit Aylan... En affirmant qu’il n’hésitera pas à rétablir le contrôle aux frontières, et en limitant l’accueil des réfugiés à 24 000, le gouvernement Valls n’est pas épargné par la vague réactionnaire qui gagne toute l’Europe actuellement et fait une haie d’honneur aux idées xénophobes de l’extrême droite.
Retour des contrôles aux frontières et stricte limitation de l’accueil des réfugiés
Si le gouvernement a annoncé souhaiter débloquer 300 millions d’euros pour aider les mairies et les collectivités locales à l’accueil des réfugiés en 2016, il a aussi expliqué clairement que cet accueil serait limité à 24 000 réfugiés en deux ans, un chiffre totalement dérisoire lorsqu’on le compare aux 60 000 demandes actuellement en cours, mais surtout aux 400 000 arrivées en Union européenne, recensées depuis le début de l’année. Il est d’autant plus ridicule quand on connaît les capacités de l’État français en terme financier et spatiaux, qui n’hésite pas à engager des dépenses militaires dans une nouvelle intervention impérialiste en Syrie.
De plus, et dans la droite ligne des déclarations d’Angela Merkel et des pays européens qui se sont empressés de suivre son exemple, Valls a annoncé qu’il « n’hésitera pas à rétablir le contrôle aux frontières » comme c’est déjà le cas sur le tronçon franco-italien, point de passage vers le nord de l’Europe pour les migrants arrivés sur les côtes méditerranéennes en Italie.
La droite comme l’extrême droite contestent à la plupart des migrants ce statut qui relève des situations de persécution personnelle. À la distinction entre réfugiés et migrants économiques, la droite en a ajouté une supplémentaire, celle de « réfugiés de guerre », pour mieux insister sur la nécessité de voir ces réfugiés repartir dans leur pays d’origine une fois la guerre achevée. Abondant dans le sens du FN qui est pour le renvoi dans des camps au sein des pays limitrophes aux conflits, le pan le plus sarkozyste des Républicains réfléchit également au fait de refuser le « droit du sol » aux enfants des réfugiés qui pourraient naître sur le territoire national.
Et ce mouvement général de droitisation ne semble que commencer. S’il y a un élément qui en est particulièrement symbolique, c’est bien la décision du gouvernement de suspendre la libre circulation dans l’espace Schengen, programme depuis longtemps revendiqué par le Front National. Même si son caractère provisoire a été annoncé, on se doute bien que ce n’est qu’un premier pas vers une adaptation à un repli national, si cher au FN.

Rejoignez nous sur Facebook
Adresse du groupe, si vous souhaitez vous y joindre :
https://www.facebook.com/groups/1062831230393737/

E mail
soutien.refugies09@gmail.com

LIRE EGALEMENT :
Réfugiés. Echapper aux bombes, supporter les gaz, éviter les mines

Les réfugiés de Paris 18e et Austerlitz disséminés provisoirement dans des centres parfois insalubres
Accueil des refugiés, vraiment ? Photoreportage sur l’évacuation de deux campements à Paris

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le samedi 13 avril 2024