Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Luttes des femmes > Planning familial : ils répondent aux menaces du Front national

Planning familial : ils répondent aux menaces du Front national

http://www.liberation.fr/france/2015/12/03/planning-familial-ils-repondent-aux-menaces-du-front-national_1418001

Féministes, élus et citoyens dénoncent le « projet de société liberticide » du parti d’extrême droite après les déclarations de Marion Maréchal-Le Pen et Louis Aliot, qui ont promis de couper les subventions de l’association s’ils étaient élus aux régionales.

Il y a quelques jours, Marion Maréchal-Le Pen et Louis Aliot, candidats Front national à la présidence des régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, promettaient de supprimer, s’ils étaient élus, les subventions versées au Planning familial par les conseils régionaux. L’association (qui a pour objectif l’éducation sexuelle, l’accès à la contraception et le droit à l’avortement, la lutte contre le sida et les MST…) et des collectifs féministes et citoyens répondent à cette charge dans plusieurs tribunes et lettres ouvertes.

Dans un communiqué publié le 27 novembre et intitulé « Le Front national montre son vrai visage en région Paca ! » le Planning estime que la déclaration de Marion Maréchal-Le Pen, prononcée à l’occasion d’un débat de la Manif pour tous, traduit un « projet de société liberticide » et « confirme les vraies intentions de ce parti de contrôler et d’assujettir les personnes dans leurs choix de vie, sans respect de leur autonomie, de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle », faisant « tomber les masques d’une « normalité républicaine » affichée par le Front national ».

Les deux coprésidentes du Planning familial, Carine Favier et Véronique Séhier, ont également publié mercredi une tribune sur FranceTV info. « En s’en prenant au Planning familial, le FN s’attaque à la liberté chèrement acquise de milliers de femmes et d’hommes, jeunes et adultes, dans leurs choix de vie : une vraie régression ! » dénoncent les responsables de l’association, qui rappellent qu’en matière d’accès à la contraception et d’éducation à la sexualité, « les besoins sont immenses », et qu’il s’agit d’un « enjeu majeur de politique publique ».

« Discours culpabilisants »

D’autres militantes féministes ont également volé au secours de l’association. Dans une lettre ouverte relayée dans l’Express, des membres de Garçes, collectif féministe de Sciences-Po Paris, pointent la contradiction du discours de la candidate frontiste en Paca : « Au-delà de la ridicule accusation que vous portez aux plannings familiaux qui seraient sous la coupe de « quotas » d’IVG à accomplir, votre argument de fond est, somme toute, bien incompréhensible. Il s’agirait de faire drastiquement baisser le nombre d’avortements. Comment, selon vous, peut-on faire baisser le nombre d’avortements ? Nous avons notre petite idée : par de la prévention et un accès facilité à la contraception. Or, qui s’attelle à ces tâches ? Manque de chance, ce n’est autre que le Planning familial », taclent-elles.

« Vos propos ne sont que le reflet du mépris que votre parti affiche à l’égard des femmes et des personnes opprimées, poursuivent-elles. C’est ce même mépris que l’on retrouve dans vos discours culpabilisants contre d’imaginaires « femmes irresponsables » et qu’il faudrait éduquer. Vous faites honte, Madame, à toutes les militantes féministes qui se sont battues pour nos droits sans relâche depuis plus d’un siècle, pour que nous puissions être maîtresses de nos décisions. »

« Soyons là quand le Planning a besoin de nous »

Elus, journalistes, artistes, militants ont aussi signé l’appel « Touche pas à mon Planning familial », que Libération s’est procuré, et qui dénoncent les « attaques innommables » dont fait l’objet l’association. « Révolté-e-s par ce retour à l’ordre moral, par ces outrances grossières, et déterminé-e-s à défendre nos centres de Planning familial face à ces graves menaces extrémistes », les auteurs appellent « à voter pour les listes clairement engagées à défendre le Planning familial » aux élections régionales des 6 et 13 décembre. « Le Planning a été là quand nous avions besoin de lui : soyons là quand le Planning a besoin de nous », concluent les signataires, dont font partie Raquel Garrido, cofondatrice du Parti de gauche, Dominique Renucci, présidente de la section corse de la Ligue des droits de l’Homme, la réalisatrice et documentariste X Ovidie ou encore Gérard Filoche.

Les Glorieuses, une newsletter dédiée à la condition des femmes à travers le monde, a également lancé une pétition contre le Front national, qui compte déjà plus de 8 000 signatures. « Comment en est-on arrivé à plébisciter dans les sondages un parti remettant en cause les droits fondamentaux que nos mères et nos grands-mères ont durement acquis ? » interrogent les auteures. « Le Planning familial, c’est bien plus qu’un lieu où il est possible de faire une IVG. Le Planning familial, c’est avant tout un lieu de prévention sur les comportements sexistes, sur les MST ou encore un lieu où il est possible d’obtenir une contraception gratuitement et de manière anonyme. L’année prochaine, le Mouvement français pour le Planning familial fêtera son 60e anniversaire, ne lui faisons pas défaut », concluent-elle.
LIBERATION

P.-S.

PETITION ICI

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le samedi 13 avril 2024