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Solidarité et mobilisation populaire après la tragédie de Valence

Face au désastre matériel et politique, il s’agit d’accompagner la douleur et le nettoyage mais aussi la contestation sociale, comme l’ont fait nos camarades d’Anticapitalistas.

Le 29 octobre, face à l’imminence du déluge, la Generalitat Valenciana (gouvernement régional) n’a établi le niveau d’urgence correspondant et n’a envoyé des avertissements à la population qu’en fin d’après-midi, malgré les alertes émises par les agences météorologiques les jours précédents et le matin même.

Des milliers de personnes ont ainsi été exposées à un risque extrême. Tout cela a été aggravé par le développement urbain et la construction de logements, d’installations touristiques et d’industries sur des terrains qui constituent une voie d’écoulement naturelle vers la mer. Responsabilités politiques et pénales

Les pluies torrentielles ne se produisent pas dans le vide ; elles s’abattent sur une réalité sociale et politique. C’est ici qu’il faut chercher, pointer et combattre les responsables de ce drame. Pour Anticapitalistas, il est clair que les gouvernements, les entreprises et le capital fossile ont une responsabilité évidente. Le gouvernement autonome de Carlos Mazón a agi avec une négligence pour laquelle des responsabilités non seulement politiques mais aussi pénales doivent être exigées. Les employeurs n’ont pas appliqué la loi sur la prévention des risques professionnels et ont exigé que leurs travailleurEs poursuivent leur activité. Le gouvernement espagnol se présente comme le champion de la transition écologique, mais il alloue plus de 10,5 milliards d’aides publiques aux énergies fossiles.

Face à cette situation dramatique de grande ampleur, que peut faire une petite organisation révolutionnaire ? Tout d’abord, faire preuve de solidarité et se tenir aux côtés des personnes touchées, de notre peuple. En commençant par collecter des fonds pour répondre aux besoins urgents et aider les groupes les plus défavorisés, car nous sommes conscients que les effets de la Dana (« Depresion aislada en niveles alto ») ont également eu des effets très différents selon les classes sociales. Personne ne peut être entendu s’il ne part pas d’un tel principe de base. Ce principe a également été repris par diverses organisations politiques de gauche. Et il y a eu une véritable mobilisation de la jeunesse pour aider au travail sur le terrain. Même les fascistes de diverses organisations se sont rendus dans les villages touchés pour y mener leur travail de propagande et d’agitation.

Aide matérielle et mobilisation des travailleurEs

Deuxièmement, contrairement à la position de la majorité des forces syndicales et politiques de gauche qui affirmaient que l’heure n’était pas à la dénonciation politique ni à la mobilisation populaire, qu’il fallait seulement accompagner la douleur et aider aux tâches de nettoyage et de livraison des marchandises, nous affirmons, nous Anticapitalistas, que l’aide matérielle (et l’accompagnement de la douleur) n’est pas incompatible avec l’exigence de responsabilité politique et la mobilisation des travailleurEs. C’est pourquoi nous avons soutenu la réunion des organisations sociales qui préparaient une grande mobilisation dans les rues. Nous ne devons pas laisser la parole aux seuls représentants institutionnels des grands médias ou aux créateurs de mensonges des réseaux sociaux animés par les fascistes.

Troisièmement, et dès le début, nous avons promu par la propagande et l’agitation une série de revendications immédiates et transitoires en défense des travailleurs affectés et dans la perspective de l’horizon écosocialiste. Nous nous sommes particulièrement adressés à la jeunesse afin de contester l’hégémonie du discours des fascistes et de canaliser la rage populaire en la convertissant en pouvoir populaire.

La manifestation du samedi 9 novembre représente le carton rouge d’une grande partie de la citoyenneté aux actions du gouvernement valencien face à la tragédie des inondations causées par la Dana. Appelée par une vingtaine d’organisations sociales et sans le soutien des grands syndicats de travailleurEs ou des grands partis de gauche, elle a réussi à rassembler 150 000 personnes et a été suivie par des militantEs de la solidarité du reste de l’Espagne. Un premier pas dans la bonne direction.

Daniel Geffner, membre de Anticapitalistas del País Valenciano, médecin et ancien député régional.

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Mis à jour le vendredi 29 novembre 2024